Édifice de la Cour suprême

Édifice fédéral du patrimoine classé

Ottawa, Ontario
Vue générale de l'Édifice de la Cour suprême montrant l’austère cage en granit d’esprit classique et le toit emprunté au style Château, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.Façade principale de l'Édifice de la Cour suprême montrant sa composition symétrique et bien proportionnée qui vient encore rehausser l’élégance des matériaux employés et qui confère à l’édifice une présence et une solennité imposantes, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.Vue en angle de l'Édifice de la Cour suprême mettant de l'emphase sur l’aménagement paysager, qui garde des vestiges des plans paysagers d’esprit Beaux-Arts, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.
Adresse : 301, rue Wellington, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1988-09-01
Dates :
  • 1938 à 1940 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ernest Cormier  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Cour suprême du Canada  (Autre nom)
Ministère gardien Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP 87-034
Numero RBIF : 08835 00 103840

Description du lieu patrimonial

L’édifice de la Cour suprême est un immeuble massif en granit dont la conception tire son origine dans la tradition classique. La façade principale est définie par un corps principal formé de sept baies qui est flanqué par deux pavillons en saillie reflétant la disposition des principaux espaces publics intérieurs. Le bâtiment est coiffé par un toit pentu en cuivre, réalisé dans le style Château. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’édifice de la Cour suprême a été désigné édifice classé grâce à ses riches connotations historiques, au caractère imposant de sa conception et de ses détails architecturaux et à sa valeur de point de repère national. L’emplacement et l’architecture de l’édifice ont eu, à l’époque de sa construction, un rôle de premier plan dans la création du nouvel ensemble fédéral en train de voir le jour à l’ouest de la Colline du Parlement. L’importance symbolique des lieux s’est accrue avec les années, en même temps que le pouvoir et l’influence exercés par la Cour suprême. Comme siège de la Cour suprême du Canada et de la Cour fédérale, l’édifice est devenu le symbole familier des instances supérieures du système juridique canadien.

Sources :
Ian Doull, Cour suprême du Canada, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche 87-034; Ian Doull, Cour suprême du Canada, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 87-034.

Éléments caractéristiques

Voici les principaux éléments qui définissent le caractère patrimonial des lieux, par exemple : la minutie avec laquelle ont été conçus et réalisés les abords et les accès du bâtiment, que marque une progression régulière : vaste esplanade paysagée aboutissant à une série d’escaliers qui débouchent eux-mêmes sur des espaces intérieurs grandioses; la composition symétrique et bien proportionnée tant des espaces intérieurs que des façades extérieures, composition que vient encore rehausser l’élégance des matériaux employés; tout cela mis ensemble confère à l’édifice une présence et une solennité imposantes; l’aménagement paysager, qui garde des vestiges des plans paysagers d’esprit Beaux-Arts proposés par les urbanistes dans les premières décennies du XXe siècle pour l’ensemble du secteur ouest; la symétrie des voies d’accès, la vaste pelouse centrale, les vases et les jardinières classiques et, derrière l’édifice, la place circulaire au milieu de laquelle se dresse une fontaine; l’extérieur de l’édifice, formé de deux éléments distincts : l’austère cage en granit d’esprit classique et le toit emprunté au style Château, que l’architecte a rajouté à la demande du gouvernement pour rester fidèle au vocabulaire des édifices du Parlement; à l’intérieur, les escaliers de l’entrée, les vestibules et les halls, y compris le grand hall, et les salles d’audience auxquels ils donnent accès.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice de la Cour suprême a été érigé entre 1938 et 1940 selon les plans de l'architecte Ernest Cormier. En tant que siège de la Cour fédérale et de la Cour suprême, cet édifice est devenu le symbole familier des deux plus hauts degrés de juridiction au Canada. C'est à Travaux publics Canada qu'incombe la gestion de cet édifice du patrimoine. Voir les Rapports de bâtiment n°s 87-34 à 87-37 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice de la Cour suprême du Canada a été désigné édifice "classé" en raison, premièrement, des faits historiques importants auquel il est associé, deuxièmement, de son admirable conception fonctionnelle et des détails non moins impressionnants de son architecture et, troisièmement, de la célébrité dont il jouit sur le plan national. L'emplacement et le style de cet édifice ont eu un rôle de premier plan dans la création du nouvel ensemble fédéral qui devait voir le jour à l'ouest de la Colline du Parlement. L'importance symbolique des lieux s'est accrue avec les années, en même temps que le pouvoir et l'influence exercés par la Cour suprême.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'édifice réside dans la minutie avec laquelle ont été conçus et réalisés les abords et les accès du bâtiment, que marque une gradation régulière : vaste esplanade aménagée de façon artistique aboutissant à une série d'escaliers qui débouchent eux-mêmes sur des espaces intérieurs grandioses. La composition symétrique et bien proportionnée des aménagements tant intérieurs qu'extérieurs est encore rehaussée par l'élégance des matériaux mis en oeuvre; tout cela mis ensemble confère à l'édifice un aspect majestueux et solennel.

L'aménagement paysager a conservé des vestiges des décors style Beaux-Arts proposés par les planificateurs dans les premières décennies du XXe siècle pour tout ce secteur ouest. Les voies d'accès harmonieusement réparties, la vaste pelouse centrale, les vases et les jardinières disposés avec symétrie, ainsi que la place circulaire située derrière l'édifice et au milieu de laquelle se dresse une fontaine, voilà tous des éléments qui ont été pensés par l'architecte et qu'il serait important de conserver. L'utilisation de ces espaces ouverts comme aires de stationnement va contre l'idée première; aussi vaudrait-il mieux, si c'est faisable, rétablir les choses telles qu'elles étaient par le passé.

L'extérieur de l'édifice se compose de deux éléments distincts : l'austère cage en granit, typique du style classique, et le toit emprunté au style Château que l'architecte a rajouté, à la demande du gouvernement, pour rester fidèle au vocabulaire des édifices du Parlement. Tous les revêtements et les détails extérieurs, y compris la pierre impeccablement taillée et la ferronnerie d'art finement ouvragée, devront être préservés avec grand soin sur chacune des quatre façades. L'édifice, qui s'élève ainsi au milieu d'un vaste terrain dégagé, serait gâté par des ajouts.

À l'intérieur, on s'efforcera de protéger l'ordonnance des lieux et les revêtements décoratifs avec autant de minutie. Les revêtements primitifs en marbre, en noyer, en acajou et en bronze ont été triés sur le volet par l'architecte, dont la méticulosité constante se remarque tant dans les éléments principaux, tels l'aménagement des accès et la disposition d'ensemble, que dans les détails les plus infimes, comme les grillages et les accessoires. Il importe que toute modification, même minime, qu'on souhaiterait apporter pour satisfaire à des exigences fonctionnelles soit d'abord évaluée par rapport aux paramètres étroits de la conception originelle. On évitera aussi d'introduire des éléments qui risqueraient de nuire à la simplicité du concept élaboré par Cormier. Les espaces intérieurs les plus importants sont les escaliers de l'entrée, les vestibules, y compris le grand hall, et les salles d'audience auxquelles ceux-ci donnent accès. Les coins de l'édifice qui sont plus cachés devront cependant être traités eux aussi comme des parties intégrantes du plan d'ensemble.



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