Collège militaire royal de Saint-Jean, mess des sergents

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec
Vue de la façade générale du mess des sergents, qui montre la maçonnerie de la brique posée en appareil commun et des arcs plats au-dessus des ouvertures. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale.
Vue de la façade générale
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale.
Vue de la façade générale du mess des sergents, qui montre la maçonnerie de la brique posée en appareil commun et des arcs plats au-dessus des ouvertures. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale.Vue générale du mess des sergents © Musée du Fort Saint-Jean | Fort Saint-Jean Museum
Adresse : 15, rue Jacques Cartier Nord, Base des Forces canadiennes Saint-Jean, Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1991-09-30
Dates :
  • 1839 à 1839 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Thomas Foster  (Architecte)
  • Royal Engineers  (Architecte)
  • Colonel Oldfield  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Édifice 3  (Autre nom)
  • Pavillon Les forges  (Autre nom)
  • Musée du Fort Saint-Jean  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 86-73
Numero RBIF : 06679 00

Description du lieu patrimonial

Le mess des sergents, aussi connu sous le nom de l’édifice 3, fait partie d’un ensemble de bâtiments situés à l’intérieur des remparts de terre formant l’enceinte de l’ancien fort Saint-Jean, emplacement actuel du Collège militaire royal de Saint-Jean. Ce bâtiment rectangulaire de deux étages, en brique rouge, se termine par un toit en croupe et est complété par des ailes d’un étage à l’avant et du côté nord. Les murs en brique sont enjolivés par les fenêtres régulièrement espacées et quelques détails en pierre. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le mess des sergents est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le mess des sergents à titre d’élément d’un groupe de bâtiments érigés à l’intérieur des murs de l’ancien fort Saint-Jean en 1839, est étroitement associé à l’effort déployé pour améliorer la défence du secteur après la rébellion de 1837-1838. Le fort Saint-Jean a continué de jouer un rôle important comme garnison et dépôt de provisions. La construction du bâtiment est aussi associée à une période de croissance de l’activité commerciale de la ville et du réseau de chemin de fer, de canaux et de ponts qui la soutiennent. L’une des étapes les plus importantes du développement du complexe a été son choix, en 1952, comme troisième collège militaire du Canada et premier collège francophone.

Valeur architecturale
La valeur du mess des sergents découle de sa bonne conception esthétique qui utilise une forme vernaculaire simplifiée du classicisme britannique et dépend de la symétrie rigide du bâtiment, de sa forme rectangulaire et de ses proportions classiques. Ces éléments ont été quelque peu déparés par l’ajout de deux sections de plain-pied. Les murs, solides, réalisés en brique posée en appareil commun, témoignent d’une bonne fonctionnalité. La maçonnerie de pierre, notamment dans la fondation, et les arcs plats au-dessus des fenêtres régulièrement espacées sont aussi des indications de la haute qualité de l’exécution et des matériaux.

Valeur environnementale
Le mess des sergents préserve le caractère du milieu du XIXe siècle de l’ancien fort, aujourd’hui devenu le centre d’enseignement militaire qu’est le Collège militaire royal de Saint-Jean. Le bâtiment est bien connu des gens qui habitent l’endroit, y travaillent ou le fréquentent.

Sources : Joanna H. Doherty, quatre bâtiments au Collège militaire royal, Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 86-073; Bâtiment no 3, Collège militaire royal, Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 86-073.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le mess des sergents devraient être respectés.

Sa conception esthétique influencée par le classicisme, sa bonne fonctionnalité et la haute qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire :
— le volume rectangulaire sur deux étages caractérisé par une symétrie rigide, la simplicité de la forme et des proportions, avec les pavillons latéraux en saillie;
— le toit en croupe avec son avant-toit à caissons en bois soutenu par des consoles sur quatre côtés;
— la maçonnerie de la brique posée en appareil commun et des arcs plats au-dessus des ouvertures, la fondation et l’ornementation en pierre de taille;
— les ouvertures de fenêtres et les entrées régulièrement espacées.

La façon dont le mess des sergents préserve le caractère du milieu du XIXe siècle de l’ancien fort, aujourd’hui devenu le centre d’enseignement militaire qu’est le Collège militaire royal de Saint-Jean, et est un bâtiment bien connu, c’est-à-dire :
— son échelle, son plan, la construction et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec le caractère d’un groupe de quatre bâtiments semblables situés à l’intérieur des remparts de terre à l’emplacement du collège militaire;
— le fait qu’il est connu comme résidence par le personnel, les étudiants et les visiteurs et reconnu à l’échelle nationale comme élément de l’emplacement de l’ancien fort Saint-Jean.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le mess des sergents du Collège militaire royal, actuellement désigné CMR no 3, a été construit en 1839 d'après des plans des Royal Engineers préparés par le major Thomas Foster, sous la direction du colonel Oldfield.

Les bâtiments, modifiés par l'ajout subséquent de deux prolongements à un étage, est la propriété du ministère de la Défense nationale. Voir le rapport 86-73 du BEEFP.


Raisons de la désignation

Le bâtiment CMR no 3 a été désigné "reconnu" à cause de ses associations historiques, son importance architecturale et de la place qu'il occupe dans son environnement.

Parmi les associations historiques, les plus importantes sont la valeur thématique du bâtiment et son rôle à une étape importante du développement de la communauté. Le CMR no 3 fait partie d'un groupe de bâtiments construits à l'intérieur des murs du Fort Saint-Jean en 1839, dans le cadre d'un effort d'amélioration des défenses du district après la rébellion de 1837-1838. Même si l'importance du Fort Saint-Jean dans la protection de la vallée du Richelieu avait diminué avec la construction du Fort Lennox, il continuait à jouer un rôle important comme garnison et dépôt d'approvisionnements. La construction du CMR n' 3 a également accompagné une période de croissance dans l'activité commerciale de la ville et dans le réseau de chemins de fer, de canaux et de ponts qui la soutenait.

L'une des étapes les plus importantes dans le développement du complexe a été son choix, en 1952, en tant que troisième collège militaire du Canada, et premier collège francophone. Dans le cadre de cette vocation, le CMR no. 3 est utilisé comme mess des sergents.

L'importance architecturale du bâtiment se situe principalement dans sa contribution à la valeur du groupe et dans la qualité de l'exécution et des matériaux utilisés pour la construction.

Le CMR no. 3 a été construit comme une structure à deux étages, à cinq travées, en brique rouge et au toit en croupe, selon une version simplifiée de l'expression classique de l'époque. La symétrie et l'équilibre visuel de l'édifice ont été déparés par des rajouts d'un seul étage exécutés plus tard à l'avant et du côté nord. L'excellent état de la structure originale témoigne de la solidité des méthodes et des matériaux de construction utilisés, en particulier les briques de dimensions irrégulières, provenant très probablement de Montréal par l'intermédiaire du Champlain and St. Lawrence Railroad.

La valeur du bâtiment par rapport à son environnement se situe surtout dans le cadre relativement inchangé et dans le rôle qu'il joue en contribuant au caractère du complexe militaire. Même si de nombreux bâtiments auxiliaires du site ont disparu depuis la construction du CMR no 3, sa relation avec les autres bâtiments qui entourent la place demeure relativement intacte. Le CMR no 3 contribue également à définir et à préserver le caractère XIXe siècle du site à l'intérieur des remparts de terre, par rapport à la création, en 1933, du centre de formation fédéral de l'infanterie, de la cavalerie et de la milice, et, en 1952, du Collège militaire royal.


Éléments caractéristiques

Le caractère du mess des sergents provient surtout de sa forme simple, de ses proportions et des matériaux utilisés pour sa construction, qui, ensemble, expriment son classicisme vernaculaire.

Les caractéristiques originales du bâtiment comprennent le toit en croupe, l'agencement des fenêtres, les fondations et les appuis de fenêtre en pierre de taille et l'utilisation de la brique posée en appareil commun, ainsi que les arcs plats au-dessus des ouvertures. Ces éléments devraient être préservés là où ils subsistent.

La disposition et la fenestration irrégulières des deux rajouts nuisent à l'harmonie visuelle originale du bâtiment, comme le font également les entablements horizontaux des rajouts, même si les détails font écho à ceux du premier bâtiment. De même, l'ajout d'une cheminée extérieure sur l'élévation nord du bâtiment gâche l'équilibre visuel original de l'édifice. Si les rénovations futures devaient le permettre, on devrait songer à retirer ou à redessiner ces ajouts peu harmonieux.

L'intérieur du mess des sergents a subi des modifications substantielles. Dans le cadre des améliorations prévues, on pourrait songer à préserver ce qui subsiste de l'agencement et des moulures, là où c'est possible.


Dans la planification des modifications futures à apporter au CMR no 3, aux bâtiments adjacents et au site, il est important de préserver l'intégrité des relations spatiales et du paysage.