Rideau Hall, gazomètre

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Ottawa, Ontario
Vue de l'avant du bâtiment, 1986 (© Parks Canada | Parcs Canada, 1986.)
Vue de l'avant
(© Parks Canada | Parcs Canada, 1986.)
Adresse : 1, promenade Sussex, LHNC Rideau-Hall-et-le-Parc, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1988-02-19
Dates :
  • 1877 à 1878 (Construction)
  • 1912 à 1912 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • J.W.H. Watts de la Direction de l’architecte en chef du ministère des Travaux publics  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Gazomètre / bâtiment à coupole  (Autre nom)
Ministère gardien Commission de la capitale nationale
Référence du rapport BEEFP 86-24
Numero RBIF : 02078 00

Description du lieu patrimonial

Le Rideau Hall : gazomètre se trouve sur les terrains de Rideau Hall, la résidence du gouverneur général, à Ottawa. Ce bâtiment circulaire en brique revêtu de stuc repose sur des murs de fondation en pierre. Il est coiffé d’un toit conique surmonté d’un lanterneau et d’un épi de faîtage. Les fenêtres à carreaux multiples se trouvent entre les pilastres en brique qui font le tour de cet élégant édifice. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le Rideau Hall : gazomètre est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Valeur historique
La valeur historique du Rideau Hall : gazomètre découle de son rôle comme dépendance dans l’ensemble Rideau Hall. Conforme à la tradition de changement de fonction qui caractérise bon nombre des bâtiments de l’ensemble Rideau Hall, le gazomètre, qui a servi au stockage de gaz pendant plusieurs années, a été transformé en buanderie en 1912. Aujourd’hui appelé le bâtiment à coupole, il est utilisé par la GRC.

Valeur architecturale
La valeur du Rideau Hall : gazomètre découle de ses qualités visuelles, à titre d’exemple d’un type de bâtiment inhabituel, et de ses qualités fonctionnelles dans le contexte de l’histoire des techniques de génie. Le bâtiment témoigne d’une très bonne conception esthétique, étant d’une élégance simple qui ne cadre pas réellement avec sa nature utilitaire. Il est caractérisé par les matériaux extérieurs d’origine et par sa forme, qui évoquent une transition réussie entre les fonctions utilitaires auxquelles il a été consacré pendant le dernier quart du XIXe siècle et la place qu’il occupe aujourd’hui dans le paysage culturel de Rideau Hall. Construit pour abriter le réservoir de gaz, la conception fonctionnelle spécialisée du bâtiment était nécessaire pour protéger les guides et les poulies et pour empêcher l’eau de geler dans la fosse du réservoir qui formait un joint d’étanchéité afin d’empêcher les pertes de gaz tout en facilitant la remontée et la descente du réservoir. Le bâtiment se distingue, sur le plan de l’architecture, comme un bel exemple de ce type de réalisations techniques autrefois communes dans le nord-est des États-Unis et l’est du Canada et dont il ne reste aujourd’hui que de rares exemples.

Valeur environnementale
Le Rideau Hall : gazomètre entretient un rapport inchangé avec son emplacement à Rideau Hall et s’harmonise avec le caractère pittoresque du domaine.

Sources :
Robert Hunter, Rideau Hall et ses terrains aménagés, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 86-024; Gazomètre (bâtiment à coupole), ensemble Rideau Hall, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 86-024.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère du Rideau Hall : gazomètre, devraient être respectés.

Ses très belles qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : sa volumétrie, soit la structure cylindrique surmontée par un toit conique avec un lanterneau et un épi de faîtage; la superstructure en brique supportée par des pilastres et revêtue de stuc, reposant sur des murs de fondation en pierre; l’arrangement des divers types de fenêtres à carreaux multiples qui agrémentent le bâtiment.

La façon dont le Rideau Hall : gazomètre entretient un rapport inchangé avec son emplacement à Rideau Hall et s’harmonise avec le caractère pittoresque du domaine vice-royal où il est situé, c’est-à-dire : le rapport pittoresque soutenu entre le bâtiment et les terrains aménagés avec distinction de Rideau Hall; son échelle et sa conception qui s’harmonisent avec le reste du domaine et reprennent les formes octogonales et circulaires que l’on retrouve ailleurs dans les dépendances et les éléments aménagés de l’ensemble Rideau Hall.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le bâtiment du gazomètre a été construit en 1877 et 1878 afin d’abriter un réservoir de gaz de houille en fer. Les plans de l’édifice ont été dessinés par J. W. H. Watts, de la Direction de l’architecte en chef, au ministère des Travaux publics. L’édifice aurait apparemment cessé d’être employé au stockage du gaz au début du vingtième siècle; il a été transformé en buanderie en 1912. L’ancien bâtiment du gazomètre, rebaptisé depuis Édifice Dôme, sert aujourd’hui aux services administratifs de la résidence du Gouverneur général (courrier, gestion des documents, etc.) et est administré par la Commission de la capitale nationale. Consulter le rapport 86-24 (2b) du BEEFP.

Raisons de la désignation

Le bâtiment du gazomètre a été désigné « édifice reconnu » en raison de l’intégrité des rapports historiques qu’il a avec le paysage remarquable de Rideau Hall, de ses caractéristiques visuelles comme spécimen d’un type de bâtiment inhabituel dont on retrouve peu d’exemples aujourd’hui et de ses caractéristiques fonctionnelles sous le rapport de l’histoire des techniques.

Des abris de gazomètre ont été construits en Angleterre dès 1825, principalement pour emmagasiner le gaz de houille qui servait à l’éclairage. Il est possible que les motifs aient été davantage d’ordre esthétique et psychologique que d’ordre utilitaire, c’està–dire qu’on n’ait pas simplement voulu protéger des intempéries le réservoir et le mécanisme de levage. Au Canada, les abris (par opposition aux réservoirs sur pied pourvus d’une armature) étaient essentiels pour protéger les guides et les poulies et empêcher l’eau de geler dans la fosse du réservoir, qui formait un joint d’étanchéité destiné à empêcher les pertes de gaz tout en facilitant la montée et la descente du réservoir.

Le bâtiment, cylindrique par sa fonction, est agréablement situé dans le parc de Rideau Hall et reprend les formes octogonale et circulaire d’autres bâtiments annexes et d’éléments paysagers. Il se distingue aussi, sur le plan de l’architecture, comme un
bel exemple de ce type de réalisations techniques, qu’on trouvait autrefois partout dans le Nord-Est des États-Unis et l’Est du Canada et dont il ne reste que de rares spécimens.

Eléments caractéristiques

La valeur patrimoniale du bâtiment qui abritait le gazomètre réside dans les formes et les matériaux extérieurs encore existants, qui créent une heureuse transition entre la fonction utilitaire qu’il avait pendant le dernier quart du dix-neuvième siècle et la place qu’il occupe à l’intérieur du paysage culturel que représente le Rideau Hall actuel.

Les éléments extérieurs qui contribuent à définir le caractère de l’édifice sont le lanterneau, le toit conique (tant sa charpente que son revêtement), la superstructure en brique revêtue de stucco, sans ornement superflu, qui repose sur un mur de fondation en pierre ainsi que la disposition simple et régulière des fenêtres. L’isolement voulu de ce bâtiment annexe est resté le même, à peu de choses près, et il devra être maintenu. On évitera également de faire des rajouts qui modifieraient l’aspect des abords immédiats et l’apparence extérieure du bâtiment.

La forme et l’apparence des différents types de fenêtres à carreaux multiples, placées au centre des pilastres de brique, ont aussi une part dans le caractère de l’édifice.

Depuis qu’on a enlevé le réservoir et les dispositifs qui l’accompagnaient — il y a de cela au moins soixante-quinze ans —, l’intérieur du bâtiment ne revêt plus autant d’intérêt. Si l’on change l’affectation de l’édifice, on prendra garde de ne pas faire d’ajouts à l’extérieur ou dans les environs immédiats. Par-dessus tout, il faudra faire attention que les aménagements paysagers ne viennent mettre en péril la relation matérielle entre le bâtiment du gazomètre et son décor historique.

27 janvier 1988