Édifice de l'administration

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Parc national du Canada Banff, Alberta
Vue extérieur de l'édifice d'administration © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada
Vue extérieur de l'édifice d'administration
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada
Vue extérieur de l'édifice d'administration © Parks Canada Agency / Agence Parcs CanadaVue extérieur de l'édifice d'administration © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada
Adresse : 101, avenue Mountain, Banff, Parc national du Canada Banff, Alberta

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1986-09-23
Dates :
  • 1935 à 1936 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Harold C. Beckett  (Architecte)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 85-53
Numero RBIF : 15404 00

Description du lieu patrimonial

Situé sur un grand terrain dans le centre-ville Banff, l’Édifice de l’administration est un grand bâtiment en L pourvu d’une aile d’un étage et demi. Cet édifice de trois étages est réalisé dans le style néo-Tudor, en moellons de calcaire disposés en appareil irrégulier, avec des toits en pente revêtus de bardeaux de cèdre. L’entrée principale se trouve au centre de la façade, dans une tour carrée en saillie pourvue d’un oriel, de créneaux et de détails d’ornementation en grès. L’entrée de l’aile est en retrait derrière une arche en pierre. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’Édifice de l’administration est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
L’Édifice de l’administration de Banff est un très bon spécimen d’un bâtiment associé au développement du réseau des parcs nationaux du Canada et aux débuts du tourisme au Canada. Il est aussi associé à l’émergence des notions de protection et de mise en valeur d’espaces sauvages désignés pour le plaisir et le bénéfice du peuple canadien. De plus, comme en 1934 le ministère des Travaux publics, qui a financé la construction de l’édifice, cherchait à instituer une gestion plus efficace de la ville et dans le parc, l’édifice est étroitement associé à la fois aux politiques et à ceux responsables de les formuler et peut donc être considéré comme le reflet des idéaux concrétisés par les parcs nationaux du Canada.

Valeur architecturale
L’Édifice de l’administration est un bon exemple du style néo-Tudor, style qui était considéré en harmonie avec un cadre montagneux et évocateur de permanence, de tradition et d’autorité, caractéristiques qui semblaient cadrer avec le rôle de l’édifice. Reflétant l’esthétique rustique et pittoresque typique de la tradition dans les parcs, l’édifice a été construit, dans la mesure du possible, avec des matériaux d’origine locale. Édifice imposant, il exemplifie le cas d’un bâtiment construit en fonction de son cadre pittoresque. Sa fonctionnalité est bonne, de même que la qualité des matériaux, tandis que la qualité de l’exécution est très bonne.

Valeur environnementale
L’Édifice de l’administration demeure un repère bien en vue à Banff en raison de son échelle, de sa conception et de sa fonction. Réalisé principalement avec des matériaux de construction naturels, l’Édifice de l’administration a été construit afin de s’intégrer à son milieu.

Sources :
Julie Harris, Édifice de l’administration, parc national du Canada Banff, Banff (Alberta); Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 85-053; Édifice de l’administration, parc national du Canada Banff, Banff (Alberta), Énoncé de la valeur patrimoniale 85-053.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’Édifice de l’Administration, devraient être respectés.

Son style néo-Tudor ainsi que la très bonne qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : le volume imposant de cette structure de trois étages, agencée selon un plan en L et complétée par une aile d’un étage et demi; les toits en pente revêtus de bardeaux de cèdre; l’emploi de moellons de calcaire disposés en appareil irrégulier sur les murs extérieurs; la tour carrée en saillie, avec son oriel, ses créneaux et ses éléments décoratifs en grès, qui entoure l’entrée principale; l’entrée de l’aile est, placée en retrait derrière une arche de pierre; les impostes et linteaux en grès qui complètent toutes les fenêtres; les baies vitrées et oriels qui sont divisés en vitres rectangulaires séparées par des meneaux en grès.

La façon dont l’édifice rehausse le cadre naturel des Rocheuses.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Le bâtiment administratif de Banff a été construit en 1935-1936 d’après les plans de Harold C. Beckett architecte et architecte-paysagiste de l’Ontario. Le bâtiment a été désigné édifice fédéral du patrimoine « reconnu » en raison de son caractère esthétique et de la finesse de son exécution, de l’intégrité de la relation historique entre le bâtiment et son paysage et de sa contribution, du fait de sa situation, au caractère actuel de l’endroit.

ASSOCIATIONS HISTORIQUES
Le bâtiment administratif de Banff a été construit durant une période intense de développement du parc national Banff, à la fin d’une époque marquée par un accroissement des services locaux. En conséquence, son histoire est étroitement liée au développement du parc et de la ville fondée en 1883. Les activités reliées au chemin de fer du Canadien Pacifique et à l’exploitation minière et forestière dans la vallée de la rivière Bow ont contribué à la croissance du village (qui a été renommé Banff en 1885, nom inspiré d’un ancien centre de villégiature en Écosse), mais ce sera l’établissement de la réserve des sources thermales de Banff en 1885 et, par la suite, du parc national, qui constituera le facteur le plus important du développement de la localité. L’avènement de l’automobile a aussi eu un profond impact sur le développement du parc et de la localité en raison de l’augmentation considérable du nombre de visiteurs qu’il a entraîné. En 1915, la majeure partie de l’avenue Banff entre la rivière Bow et la rue Fox est occupée par des bâtiments. En 1934, deux ans avant la construction du bâtiment administratif, Banff compte sept hôtels, trois églises, deux écoles, un musée, un cinéma, une banque, une centrale électrique et des services publics de téléphone et d’hydroélectricité. Tout au long des années 1920, la construction d’un nouveau bâtiment administratif fait l’objet de nombreuses discussions, mais la majeure partie du budget de construction est affectée à une amélioration des services aux visiteurs et des routes, et ce n’est qu’avec l’adoption de la Loi sur la construction des ouvrages publics de 1934 que le financement devient disponible pour un nouveau bureau de poste et un bâtiment administratif. À Banff, les discussions portent principalement sur la construction d’un grand bâtiment pour les bureaux du parc national et d’un édifice fédéral pour la localité de Banff. La décision de construire un bâtiment administratif splendide entouré de jardins publics respectait parfaitement l’objectif établi de faire de Banff un « terrain de jeu en montagne » avec des attraits récréatifs et touristiques comme les sources thermales, un zoo, des hôtels et des salles de danse. De 1937 jusqu’aux années 1950, le bâtiment abritait des services fédéraux dont le bureau de poste et le bureau de douane, ainsi que le personnel du parc. Les activités fédérales n’étant pas directement associées à l’administration du parc, elles ont été relocalisées dans les années 1950, permettant au personnel du parc de prendre possession de tout le bâtiment. Aujourd’hui, il abrite la direction générale du parc. Le surintendant du parc utilise toujours le bureau central du deuxième étage, comme cela était prévu dans le plan d’origine.

ARCHITECTURE
Le bâtiment administratif de Banff est une belle construction de trois étages de style néo-Tudor domestique. Son apparence est agrémentée par le terrain pittoresque qui l’entoure et par la complémentarité des matériaux de construction qui évoquent son magnifique environnement alpin. Les toits sont revêtus de bardeaux de cèdre et les murs extérieurs, de moellons de calcaire brut de Rundle en assises irrégulières. La couleur et la texture du calcaire vert brunâtre offrent un contraste attrayant avec le grès de taille des garnitures décoratives des pignons et du pourtour des fenêtres et portes. Avec son plan en L et son aile d’un étage et demi, le Bâtiment administratif a des toits inclinés, un sous-sol pleine hauteur et plusieurs entrées. L’entrée principale occupe une position centrale dans une tourelle carrée en saillie, ornée d’un oriel, de créneaux et de garnitures de grès, alors que l’entrée de l’aile est est située en retrait d’une arcade en pierres. La façade arrière est dotée d’une entrée sans prétention et de trois pignons en saillie qui caractérisent de nombreux exemples de bâtiments de style néo-Tudor domestique. Toutes les fenêtres sont à guillotine, y compris celles des lucarnes à toit en croupe du troisième étage. Elles ont des impostes et des linteaux en grès, y compris les fenêtres en baie et les oriels qui sont divisés en panneaux rectangulaires par des meneaux en grès. L’apparence solennelle du bâtiment que lui confère la disposition régulière des fenêtres est adoucie par l’emploi d’une gamme d’éléments décoratifs dont une tourelle, des pignons en saillie, des lucarnes, des fenêtres en baie et un pavillon. L’ornementation gothique de l’époque Tudor a été retenue pour le bâtiment administratif, car elle se marie à l’environnement montagneux et évoque un sentiment de permanence, de tradition et d’autorité. Le bâtiment administratif, l’ouvrage le plus en évidence du réseau des parcs nationaux, constituait une affirmation de l’intention du gouvernement d’associer son image à ce style. Harold Beckett a voulu qu’on utilise les meilleurs matériaux, tant pour l’extérieur que pour l’intérieur du bâtiment. Il a convaincu les responsables du parc d’employer du calcaire et non du grès local pour les façades extérieures, malgré le coût. Le grès Cochrane n’est utilisé que pour les garnitures alors que le calcaire Rundle, qui provient de la carrière de Spray River, près de Banff, revêt les murs extérieurs. Du grès sculpté décore l’entrée principale et le pignon au-dessus de l’entrée de l’ancien bureau de poste. La qualité d’exécution des travaux intérieurs du bâtiment administratif de Banff est également impressionnante. Autant que possible, des matériaux de la région ont été utilisés pour la finition intérieure, qui s’inspire dans bien des cas, de précédents architecturaux de style Tudor. Les boiseries de l’ancien bureau de poste sont en sapin Douglas, les fermes en écharpes sont de cèdre rouge de Colombie-Britannique et du marbre travertin recouvre les planchers.

ENVIRONNEMENT
Le bâtiment administratif de Banff se distingue par son emplacement dominant à l’extrémité sud de l’avenue Banff et par son splendide terrain paysager. Il occupe un terrain de 12 acres et, au moment de sa construction, environ un tiers de la propriété était aménagé en jardin, des prés et des boisés occupant le reste. Les jardins et la configuration du terrain ont été dessinés par l’architecte du bâtiment, Harold C. Beckett, qui avait déposé sa propre proposition en matière d’aménagement paysager de l’emplacement du bâtiment. Son plan, désigné à l’origine « cascades du temps », avait l’appui de la Direction des parcs nationaux qui considérait qu’il s’agissait autant d’un attrait touristique que d’un schéma d’aménagement paysager convenant au bâtiment administratif. Après le départ de Beckett de Banff, certaines parties de ses plans n’ont pas été achevées, mais le jardin de rocaille actuel constitue toujours un élément important de l’environnement du bâtiment; il représente également un rare exemple d’un paysage coordonné avec l’architecture du bâtiment par le même architecte. Une clôture de pierre et de fer forgé ornemental, construite pour remplacer la clôture de bois rustique d’origine, confère à la propriété une apparence plus institutionnelle, mais qui ne va pas à l’encontre du style du bâtiment et de son terrain. Les résidents de Banff et de nombreux visiteurs considèrent que ce bâtiment représente le plus important symbole de la responsabilité du gouvernement fédéral envers le soin et la gestion du parc national Banff et de la ville de Banff, alors que son jardin de rocaille en cascades est généralement considéré comme un exemple unique et d’une grande beauté de jardin paysager canadien.