Entrepôt / remise

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Parc national du Canada Ukkusiksalik, Nunavut
Élévation sud de la magasin et hangar à la poste HBC, Wager Inlet, Parc national du Canada Ukkusiksalik, Nunavut © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2011.
Élévation sud de la magasin et hangar à la poste H
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2011.
Wager Inlet site pour la post de la compagnie Baie d'Hudson, Parc national du Canada Ukkusiksalik, Nunavut © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2011.Élévation sud de la magasin et hangar à la poste HBC, Wager Inlet, Parc national du Canada Ukkusiksalik, Nunavut © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2011.
Adresse : Poste CHB Baie-Wager, Parc national du Canada Ukkusiksalik, Nunavut

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 2010-11-29

Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 04-100
Numero RBIF : 56578

Description du lieu patrimonial

L’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson au lac Ford consiste en trois petits bâtiments à ossature de bois : un entrepôt, une habitation et un hangar à tracteurs. Les trois bâtiments sont disposés de façon à former un carré approximatif, dont le quatrième côté est la rive nord du lac. Des sentiers accidentés vaguement délimités à l’aide de cailloux précisent le rapport entre les bâtiments et l’étendue d’eau. Se dressant seuls au milieu de la toundra, s’inclinant d’un côté et de l’autre et présentant la couleur brun-noir caractéristique du bois patiné par le temps, ils se fondent dans le décor du paysage composé de pierres et de végétation clairsemée. Ils demeurent néanmoins les éléments humains les plus grands et les plus visibles dans un paysage culturel comportant de nombreux vestiges de l’occupation humaine depuis la nuit des temps.

L’entrepôt occupe le côté ouest du carré. Lorsqu’il a été construit, il s’agissait d’une petite remise bien tenue recouverte de clin de bois et peinte en blanc, dotée d’une porte centrale flanquée de deux fenêtres placées symétriquement sur la façade principale et d’ouvertures disposées de façon informelle sur les autres côtés. Lors du levé de l’emplacement en 2004, on a trouvé un fragment d’une fenêtre six sur six à guillotine double, mais aucune des ouvertures pratiquées dans les murs ne contenait de fenêtres en bon état. En 1926, l’ajout de deux appentis a donné au bâtiment la forme d’une « maison de style boîte à sel » munie d’une aile. Il est aujourd’hui fortement abîmé par les intempéries et partiellement effondré, les trois parties du bâtiment étant dorénavant séparées et penchant dans différentes directions.

Valeur patrimoniale

Les bâtiments de l’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson au lac Ford ont été désignés édifices fédéraux du patrimoine « reconnus » en raison de leurs associations historiques, de leur valeur architecturale et de leur valeur environnementale.

Valeur historique
L’ancien poste de traite illustre les vastes thèmes historiques liés à la traite des fourrures au Canada, en particulier celui de la constante domination de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur le commerce de la fourrure, qui se poursuit au XXe siècle, ainsi que le thème connexe de la participation accrue des Inuits à la gestion du commerce de la fourrure. Au-delà de ce dernier thème, les bâtiments sont directement associés à Iqungajuq (aussi appelé Wager Dick ou Dick l’Autochtone), qui a participé à la construction des bâtiments du poste de traite, y a vécu et s’est fait connaître dans la région pour sa gestion efficace du poste de traite dans la dernière moitié de son opération. Axé sur le développement local, le poste de traite documente admirablement la profonde transformation de l’économie et des modes d’établissement inuits au début du XXe siècle; la population délaissant un style de vie nomade pour s’établir de façon permanente et participer à l’économie moderne.

Valeur architecturale
Les bâtiments de l’ancien poste de traite constituent de subtiles variations d’un style vernaculaire fortement caractérisé par des formes simples coiffées de toits à deux versants et dotées de modestes ouvertures aux proportions standard. Sur le plan fonctionnel, les bâtiments témoignent d’une adaptation remarquable à une combinaison de contraintes environnementales et commerciales : bois d’oeuvre et autres matériaux de construction regroupés et expédiés dans un endroit éloigné, puis rapidement assemblés par un petit nombre de travailleurs peu qualifiés. Le fait que les bâtiments sont encore debout après de nombreuses années d’exposition aux conditions difficiles de l’Arctique témoigne de la robustesse des matériaux d’origine et de l’efficacité de leur assemblage.

Valeur environnementale
Bien que l’endroit ne serve plus de poste de traite et qu’il n’y ait plus de quai ni de latrines, le rapport recherché entre les bâtiments, les terres et l’étendue d’eau est encore visible. Ce rapport est renforcé par les sentiers tracés au sol qui illustrent la dynamique que possédait l’endroit alors qu’on y exploitait encore le poste de traite. Le cadre environnant est constitué d’une vaste toundra et de nombreux sites archéologiques témoignant de son occupation de longue date par les Inuits. Dans ce cadre, les bâtiments de l’ancien poste de traite demeurent les principales structures construites par l’homme, conférant ainsi en grande partie un esprit de lieu à l’endroit. L’ancien poste de traite, qui constitue un point d’intérêt physique du fait qu’il est visible de loin, est particulièrement important à titre de point d’intérêt culturel. En effet, il est bien connu des communautés de la région et incarne le souvenir de la modification de leur style de vie au cours du XXe siècle.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques suivants de l’ancien poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson devraient être respectés :

Les trois bâtiments de forme simple aux toits à deux versants;

La proéminence des bâtiments qui constituent les plus imposantes structures fabriquées par l’homme à portée de vue; La proximité d’eaux navigables;

Le rapport entre les trois bâtiments de même que le rapport entre ces derniers et le carré qu’ils délimitent;

La construction expéditive des bâtiments à partir de matériaux préemballés transportés sur place depuis le sud;

Les étiquettes manuscrites ou marquées au pochoir indiquant le paquet de provenance du bois d’oeuvre;

La disposition simple des ouvertures de chaque bâtiment, qui étaient à l’origine comblées par des portes standard à cinq panneaux ou des fenêtres à carreaux multiples et des fenêtres à guillotine en bois;

Le revêtement en planches à clin, peintes en blanc à l’origine; Le revêtement double en réponse au climat rigoureux;

Les semelles de pierres non maçonnées, seul matériau local utilisé dans la construction;

Dans l’entrepôt, les présentoirs qui subsistent;

Les traces du carré en tant que milieu de vie et de travail distinct de la toundra : les sentiers et les traces du quai et des latrines;

L’expression des fonctions du poste de traite à travers chacun des trois bâtiments : entreposage, habitation et utilisation de machinerie.