Bâtiment O-102

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Borden, Ontario
Vue générale du bâtiment O-102, qui montre son plan généralement symétrique et sa volumétrie, d’où se dégage une impression générale d’horizontalité, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Vue générale
© Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Vue arrière du bâtiment O-102, qui montre les bandeaux continus qui entourent les fenêtres, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.Vue générale du bâtiment O-102, qui montre son plan généralement symétrique et sa volumétrie, d’où se dégage une impression générale d’horizontalité, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.Vue en angle du bâtiment O-102, qui montre son style hybride, 1992. © Department of National Defence / Ministère de la Défense nationale, 1992.
Adresse : BFC Borden, Borden, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1995-04-11
Dates :
  • 1940 à 1940 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère de la Défense nationale  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Bureau de l'administration  (Autre nom)
Ministère gardien Défense nationale
Référence du rapport BEEFP 94-088
Numero RBIF : 11022 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment O-102, aussi connu sous le nom de bureau de l’administration, se dresse sur une petite butte en surplomb du carrefour des routes El Alamein et Cambrai de la base des Forces canadiennes (BFC) à Borden. Ce grand bâtiment rectangulaire revêtu de stuc est pourvu d’une entrée centrale en saillie, de toits plats et d’avant-toits légèrement en saillie. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment O-102 est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment O-102 est associé au vaste programme de construction et de modernisation entrepris par le ministère de la Défense nationale (MDN) à la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Plus précisément, il est associé à la création de forces armées permanentes en temps de paix ainsi qu’à l’expansion et la transformation des services militaires pour permettre au Canada d’honorer les engagements qu’il avait pris pendant les premières années de la guerre froide (1945-1957). Le bâtiment O-102 est un élément précurseur de l’unification et de l’agrandissement de la base après la guerre, pour accueillir une multitude de nouvelles fonctions.

Valeur architecturale
Le bâtiment O-102 est un bon exemple de bâtiment militaire qui réunit modernisme et fonctionnalisme dans une forme à la fois durable et économique. Caractérisé par son volume horizontal accentué, son plan symétrique et la verticalité créée par le pavillon d’entrée et la tour d’escalier, ce bâtiment dégage l’impression générale d’un édifice à bureaux industriel qui présente un style hybride, mariage du formalisme asymétrique employé en architecture moderne et des proportions associées au style des Prairies. Ce chantier est l’œuvre du personnel du MDN qui voulait en faire le modèle d’application des nouvelles normes adoptées après la Seconde Guerre mondiale pour améliorer les locaux militaires.

Valeur environnementale
Le bâtiment O-102 de la BFC Borden s’intègre au caractère actuel de son cadre militaire et est un édifice bien connu de la base.

Sources : Base des Forces canadiennes Borden (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche (SCR), 94-088; Bureau de l’administration, bâtiment O-102, Camp Borden, BFC Borden (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 94-088.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère du bâtiment O-102, devraient être respectés.

La combinaison du modernisme et fonctionnalisme dans une forme à la fois durable et économique, c’est-à-dire : son plan généralement symétrique et sa volumétrie, d’où se dégage une impression générale d’horizontalité, renforcée par les bandeaux continus qui entourent les fenêtres; les asymétries et le contraste vertical entre les pavillons d’entrée en saillie, la tour d’escalier et les fenêtres; son style hybride, mariage d’aspects du formalisme asymétrique et des proportions et groupement associés au style des Prairies.

La façon dont le bâtiment O-102 s’harmonise avec le caractère actuel de son cadre militaire et est un bâtiment connu de la base, c’est-à-dire : sa situation en hauteur, son implantation unique en diagonale et son terrain de façade aux allures de parc aménagé; le contraste entre son orientation et son aménagement paysager et les autres groupes de bâtiments voisins de la base; sa visibilité attribuable à son échelle et à son emplacement en hauteur ainsi qu’à son association en tant que centre administratif, qui en fait un repère bien connu.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

Raisons de la désignation

Le bâtiment O 102 a été désigné édifice reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il représente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Importance historique
Édifié en 1948 sur des plans dressés en 1945, le bâtiment O 102 a un rapport direct avec le vaste programme de construction et de modernisation entrepris par le ministère de la Défense nationale (MDN) à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les deux principaux thèmes en évidence sont 1° la création de forces armées permanentes du temps de paix et 2° l'expansion et la transformation des services militaires pour permettre au Canada d'honorer les engagements particuliers souscrits par lui durant les premières années de la guerre froide. Compris parmi un ensemble de nouveaux bâtiments établis sur la lisière ouest du secteur principal de ce qui s'appelait autrefois le camp Borden, le Bureau de l'administration fut un élément précurseur de l'unification et de l'agrandissement de la base après la guerre en vue d'accueillir une multitude de nouvelles fonctions. Contrairement à beaucoup d'autres bâtiments importants de l'après-guerre conçus par des architectes privés, ce chantier est l'œuvre du personnel du MDN, qui voulait en faire le modèle d'application des nouvelles normes adoptées après la Deuxième Guerre mondiale pour améliorer les locaux militaires.

Importance architecturale
Le bâtiment O 102 est une construction en béton de deux étages recouverte de stucco; elle est pourvue de toits plats et d'avant-toits en légère saillie, et son plan linéaire est interrompu par une légère avancée du volume central. Sur chacune des façades, la corniche initialement à profil mince a été fermée au moyen d'une bordure de toit et d'un soffite en tôle; résultat : la ligne de toiture offre une apparence plus épaisse. Au milieu de la longue façade du devant se trouve une travée partiellement asymétrique haute de deux étages placée en avant-corps et flanquée du côté gauche d'une tour d'escalier un peu plus haute que le toit principal et formant un décrochement. Une saillie de plain-pied abritant l'entrée secondaire est placée au milieu de la façade arrière. L'effet d'ensemble des traitements de volumes et de façade accentue l'horizontalité du bâtiment, avec laquelle la verticalité de l'entrée principale crée un contraste voulu.

Les façades sont percées de rangées de fenêtres verticales, simples pour la plupart, enserrées de bordures en béton peu saillantes qui relient appuis et linteaux en un bandeau continu se prolongeant, dans chacun des angles et à chaque étage, jusqu'à la première fenêtre de la façade latérale. La plupart des fenêtres, dont la largeur est égale en général à celle des trumeaux qui les séparent, sont des fenêtres à guillotines verticales, selon le modèle traditionnel; cependant, chacune des vitres est divisée en deux par une barre transversale qui accentue encore l'effet d'horizontalité se dégageant du bâtiment. On retrouve dans le pavillon d'entrée arrière une version réduite et asymétrique des bandeaux continus enserrant les fenêtres, à la différence que, cette fois, les fenêtres sont plus rapprochées les unes des autres. La face antérieure de l'entrée principale est dominée par une rangée excentrée de cinq étroites bandes vitrées verticales qui, avec leurs panneaux d'allège en tôle, s'étirent sur deux étages; ces bandes sont séparées par d'épais meneaux qui montent jusqu'à l'avant-toit. Les portes d'entrée forment les deux bandes vitrées de gauche, et l'on y accède par un court escalier qui s'ouvre sur trois côtés. Le vitrage de ces bandes verticales, composé à l'origine de six carreaux horizontaux à chaque étage, a subi des modifications. La façade avant de la tour d'escalier placée à gauche de l'entrée principale comporte une bande vitrée avec panneau d'allège qui est excentrée et qui a aussi été modifiée. L'agencement intérieur consiste en un couloir central sur lequel donnent de part et d'autre des bureaux et des locaux techniques. L'intérieur s'est transformé avec le temps, mais les escaliers et les couloirs ont conservé des détails en bois et en terrazzo qui sont d'origine.

L'impression générale qui se dégage de l'immeuble est celle d'un bâtiment moderne à usage de bureaux industriels qui présente un style hybride, mariage entre formalisme asymétrique employé en architecture moderne et proportions associées au « style des Prairies ». Bien que l'immeuble partage certains aspects de son caractère architectural avec d'autres immeubles voisins construits au début des années 1950, soit pendant la période où la base a été agrandie en raison de la guerre froide, l'architecture extérieure du Bureau de l'administration et son emplacement lui confèrent une présence particulière dans le paysage militaire de la base.

Importance environnementale
Le Bureau de l'administration est établi au sommet d'une petite éminence qui domine l'intersection entre les chemins El Alamein et Cambrai et il est implanté en diagonale par rapport au plan quadrillé général de ce secteur de la base. Le terrain paysager situé en façade, qui monte vers l'immeuble à partir d'une allée circulaire placée en contre-bas, est aménagé en terrasses et comporte trois volées d'escalier; les deux volées du bas sont en béton et la troisième, qui mène à l'entrée, est formée de pas d'âne. Des plates-bandes aménagées sur les talus et des arbustes décoratifs plantés le long des escaliers viennent habiller les pelouses rases qui s'étendent sur le devant et les côtés de l'immeuble. De petits bosquets de conifères à maturité entourent l'immeuble et des bouquets de grands arbres à feuilles caduques forment un écran entre ces aménagements et l'intersection. Derrière l'immeuble se trouvent un parc de stationnement et une voie de service en dur. L'orientation générale de la propriété et l'ensemble des aménagements paysagers offrent un contraste avec la rectilignité et la symétrie qui distinguent en bonne partie le restant de la base et ils se trouvent à la fois et paradoxalement à adoucir cette rigueur formelle des lieux et à attirer l'attention sur elle.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques suivants du bâtiment O 102 devraient être respectés :

Son rôle d'élément qui incarne l'expansion, la modernisation et la diversification des forces militaires canadiennes en temps de paix, comme en témoignent :

- son rôle comme modèle d'application des nouvelles normes adoptées à l'époque pour améliorer les locaux militaires;
- sa construction robuste et durable qui répond à des normes élevées;
- la relation de formes et de fonctions qui existe entre ses façades et son plan intérieur.

La manière dont il réunit modernisme et fonctionnalisme architectural dans une forme à la fois durable et économique, comme le révèlent :

- le plan généralement symétrique du bâtiment et sa volumétrie, d'où se dégage une impression générale d'horizontalité encore renforcée par les bandeaux continus qui enserrent les fenêtres et se prolongent sur les façades latérales;
- les asymétries que présentent les pavillons d'entrée en avant-corps et la tour d'escalier et la verticalité qu'ils opposent à la volumétrie générale du bâtiment;
- le style moderne hybride, combinaison particulière d'aspects qui relèvent du formalisme et de l'ornementation asymétriques avec une volumétrie et des proportions associées au « style des Prairies ».

La manière dont il renforce le plan organisé de ce secteur de la base, comme en témoignent :

- sa situation sur une hauteur, son implantation en diagonale unique sur le territoire de la base et son terrain de façade aux allures de parc paysager;
- le contraste qu'offrent son orientation et son aménagement paysager avec ceux des groupes de bâtiments voisins dans la base.