Lieu historique national du Canada Seigneurie-de-l'Île-d'Orléans

Île d'Orléans, Québec
Carte de la seigneurie de l’Île d’Orléans. (© S. Bellin 1764 / Library and Archives Canada | Bibliothèque et Archives Canada / G1059 .B44)
Carte de l’Île d’Orléans, 1764
(© S. Bellin 1764 / Library and Archives Canada | Bibliothèque et Archives Canada / G1059 .B44)
Adresse : Île d'Orléans, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1990-06-22
Dates :
  • 1636 à 1759 (Significative)

Autre nom(s):
  • Seigneurie de l'île d'Orléans  (Nom de la désignation)

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Seigneurie-de-l’Île-d’Orléans occupe l’ensemble du territoire de l’île et comprend tous les bâtiments, le paysage et les ressources archéologiques liés à la seigneurie qui existait sous le Régime français. Située tout près de la rive nord du Saint-Laurent, à proximité de la ville de Québec, l’Île d’Orléans a été l’un des premiers établissements en Nouvelle-France. Les terres agricoles sont aménagées en parcelles longues et étroites partant du fleuve, et les îlots de peuplement sont reliés par le chemin Royal qui fait le tour de l’île. Les maisons, dépendances, moulins à vent, églises et terres agricoles illustrent l’histoire de l’île, bien ancrée dans le temps. La désignation officielle fait référence à l’Île d’Orléans.

Valeur patrimoniale

La seigneurie de l’Île d’Orléans a été désignée lieu historique national du Canada parce que : elle possède un nombre raisonnable de ressources in situ qui ont subsisté depuis l'époque du Régime français jusqu'à ce jour et en raison du cadre dans lequel la seigneurie est située, elle évoque bien cette époque.

La seigneurie de l’île d’Orléans a été créée en 1636 et s’est développée au XVIIe siècle avec la construction d’une route principale faisant le tour de l’île et de plusieurs autres routes qui la croisent. Le relief légèrement vallonneux et les nombreux ruisseaux assuraient de bonnes terres agricoles. Les seigneurs qui ont administré l’île au fil des ans ont été nombreux, et les fermiers travaillant pour eux encore plus, d’où le grand nombre de fermes aménagées et de ressources bâties et archéologiques. Les fermes sont établies sur des bandes de terres longues et étroites, partant de la ligne des eaux et se rejoignant à un point au centre de l’île. Les maisons et leurs dépendances s’élèvent généralement du côté terre du chemin Royal, face au fleuve. Le fait que l’île a été très tôt divisée en cinq paroisses (Saint-Pierre, Sainte-Famille, Saint-Francois, Saint-Jean et Saint-Laurent) reflète la diversité de ses caractéristiques géographiques et a donné lieu à la construction d’une église dans chacune des paroisses et de chapelles de procession entre elles.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 1990.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques clés associés à la valeur patrimoniale de ce lieu incluent : sa situation dans le fleuve Saint-Laurent, au nord-est du Quebec; la formation géographique de l’île et sa topographie vallonneuse, variée et entrecoupée de ruisseaux; le paysage de champs ouverts et de terrains boisés; les champs longs et étroits partant du fleuve; le réseau routier composé du chemin Royal, qui fait le tour de l’île, et de routes secondaires, qui traversent l’île dans sa largeur; la concentration des bâtiments le long du chemin Royal et dans chaque paroisse; l’emplacement central de l’église dans chaque paroisse; la forme et la conception vernaculaires traditionnelles des églises du Régime français, notamment : l’église du XVIIIe siècle de Saint-Pierre avec son plan en croix latine original, son abside semi-circulaire, ses toits à forte pente, sa construction en pierre de champ, ses fenêtres en plein cintre, sa porte centrale unique surmontée d’un oeil-de-boeuf et son intérieur au toit en voûte; l’église du XVIIIe siècle de Sainte-Famille avec son plan en croix latine, ses toits à forte pente, ses tours jumelles, ses fenêtres en plein cintre, sa porte d’entrée centrale entourée de niches, sa construction de pierre taillée et son tabernacle intérieur, oeuvre des Levasseur; l’église du milieu du XVIIIe siècle de Saint-Jean; la forme et la conception vernaculaires traditionnelles des maisons du Régime français avec leurs toits à forte pente dotés de lucarnes et d’une cheminée centrale, leur masse rectangulaire d’un étage et demi et leur construction en pierre de champ, notamment la maison Morency-Demers (XVIIIe siècle), les sections du XVIIIe siècle de la maison Imbeau, les tracés, la conception et les matériaux originaux de la maison Poitras, la maison Drouin du XVIIIe siècle et la maison Gendreau; la forme et la conception des dépendances et des moulins du Régime français qui subsistent; le caractère patrimonial du lieu historique national du Canada du Manoir-Mauvide-Genest en tant qu’exemple remarquable de manoir seigneurial de campagne du XVIIe siècle; les ressources archéologiques datant du régime seigneurial; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qu’ont pas encore été mis au jour relié a la seigneurie du XVIIe et XVIIIe siècles.