Lieu historique national du Canada de la Maison-Têtu

Québec, Québec
Élévation avant montrant l'entrée principale de la maison Têtu, 2014. © Paolo Porzio
Élévation avant
© Paolo Porzio
Élévation avant montrant l'entrée principale de la maison Têtu, 2014. © Paolo PorzioMaisonTêtu 2014 © Paolo Porzio
Adresse : 25, avenue Sainte-Geneviève, Québec, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1973-11-15
Dates :
  • 1852 à 1854 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Charles Baillairgé  (Architecte)
  • Isaac Dorion  (Constructeur)
  • Pierre Chateauvert  (Constructeur)
  • Thomas Murphy  (Constructeur)
  • John O’Leary  (Constructeur)
  • William McKay  (Constructeur)
  • James McKay  (Constructeur)
Autre nom(s):
  • Maison Têtu  (Nom de la désignation)

Plaques


Plaque existante: sur un mur de la maison 25, avenue Sainte-Geneviève, Québec, Québec

En 1852, le marchand Cirice Têtu demanda à Charles Baillairgé, un des meilleurs architectes de Québec, de dessiner les plans de sa maison et d'en superviser la construction. La maison Têtu est un des exemples les plus remarquables des résidences urbaines néo-classiques érigées à cette époque. Son élégante maçonnerie est richement ornée de motifs néo-grecs, qui s'intègrent parfaitement à l'architecture traditionnelle du plan et de la façade. L'influence néo-grecque se retrouve également à l'intérieur, dans les moulures finement travaillées des portes et des fenêtres, ainsi que dans les corniches et les rosaces.

Description du lieu patrimonial

La maison Têtu, construite de 1852 à 1854, est une élégante maison en pierre de trois étages, de style néo-classique, ornée, à l’intérieur comme à l’extérieur, de motifs néo-grecs. Elle est sise sur un lot urbain étroit dans l’arrondissement historique de la Haute Ville de Québec. La reconnaissance officielle a trait au bâtiment sur sa propriété légale.

Valeur patrimoniale

Conçue par Charles Baillairgé en 1852, la maison Têtu a été désignée lieu historique national en 1973 parce qu’elle est l’un des exemples les plus remarquables des résidences urbaines néo-classiques bâties au milieu du XIXe siècle.

La maison Têtu est représentative des grandes maisons urbaines qui furent construites durant les années 1850 pour les commerçants canadiens prospères. C’est le commerçant local Circe Têtu qui la fit construire selon les plans de l’éminent architecte québécois Charles Baillairgé. Elle illustre l’utilisation par Baillairgé de motifs néo-grecs. Construite selon une approche typique de Baillargé et d’autres architectes canadiens du milieu du XIXe siècle, la résidence conserve par sa forme, sa composition et le traitement de ses matériaux, un style néo-classique, et présente une ornementation néo-grecque.


Charles Baillairgé, l’un des principaux architectes de Québec durant la seconde moitié du XIXe siècle, fut pendant 37 ans l’ingénieur de la ville. On lui doit la conception de plusieurs résidences privées, bâtiments publics et édifices religieux de Québec. Membre de la réputée famille d’architectes Baillairgé, il a reçu sa formation auprès de son oncle, Thomas Baillairgé, et de l’abbé Jérôme Demers. Baillairgé a bâti la Maison Têtu avec l’assistance d’Isaac Dorion, maître menuisier et entrepreneur général; de Pierre Chateauvert, maître maçon; des maîtres plâtriers Thomas Murphy et John O’Leary, et des maîtres peintres William et James McKay.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, novembre 1988.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons :
sa représentation du style néo-classique par sa forme, sa composition et le traitement de ses matériaux, notamment son élévation à trois niveaux – sous-sol, étage principal et l'étage de grenier – séparés par un bandeau; sa façade, au parement en pierre de taille lisse formé de blocs massifs de pierre Deschambault d’un ton gris pâle uniforme, avec finition fine à la boucharde; les motifs néo-grecs ornant la façade, notamment l’entrée principale et les baies de fenêtre; l’ornementation en pierre de l’entrée principale, notamment les colonnes et pilastres doriques et un entablement orné d’un motif de volute dérivé de l’idiome grec; l’architrave en retrait et la porte d’entrée, tous deux en noyer noir, ainsi que leur ornementation comprenant des pilastres et des panneaux cintrés de style à l’italienne aux motifs d’oves et dards; l’ornementation en pierre des fenêtres de la façade principale, notamment les montants en pierre taillée surmontés de consoles grecques séparant les panneaux latéraux du châssis, et les entablements ornés d’un motif de volute dérivé de l’idiome grec; les vestiges de l’aménagement intérieur original; les vestiges de l’ornementation intérieure reflétant l’influence néo-grecque, notamment les moulures finement travaillées des portes et des fenêtres, les corniches ornées de motifs grecs classiques et les rosaces de plâtre au plafond dessinées par Baillairgé; les quatre manteaux de cheminée et grilles de fer qui subsistent, notamment les deux manteaux appariés en marbre blanc de style néo Louis XV du double salon, à l’étage supérieur; le manteau de marbre brun de style à l’italienne du rez de chaussée, et le manteau de marbre blanc finement sculpté de l’ancienne salle à dîner; l’escalier tournant en noyer noir, ainsi que son pilastre et ses balustres cannelés; les vestiges des accessoires originaux, dont un ensemble apparié de deux lustres en cristal; les vestiges du système de chauffage original, dont des tubes à air chaud et à air froid suspendus des éléments de charpente du toit, et des grilles à registre avec grillages en fonte ouvragés.