Lieu historique national du Canada Fort-William

St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador
Vue générale de la plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada deu fort William situé dans le centre-ville de St. John’s, devant l’hôtel Fairmont Newfoundland, sur un mur de soutènement à l’angle de la place Cavendish et de la rue (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, M. Dawe, 2005.)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, M. Dawe, 2005.)
Adresse : 115, Cavendish Square, St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1952-05-27
Dates :
  • 1697 à 1697 (Construction)
  • 1705 à 1705 (Significative)
  • 1709 à 1709 (Significative)
  • 1762 à 1762 (Significative)
  • 1705 à 1881 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Pierre le Moyne d’Iberville  (Personne)
  • Joseph de Mombeton de Saint-Ovide de Brouillon  (Personne)
  • Charles-Henri-Louis d'Arsac de Ternay  (Personne)
  • Joseph-Louis-Bernard de Cléron d'Haussonville  (Personne)
  • Daniel d'Auger de Subercase  (Personne)
  • Guerre de la succession d’Autriche  (Organisation)
Autre nom(s):
  • Fort William  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 1952 May U.325-5, 2007-SDC-025, 2007-CED/SDC-045

Plaques


Plaque existante: sur un mur de l'hôtel Newfoundland 115, Cavendish Square, St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Érigé ici-même en 1618, le fort William abrita le quartier général de la garnison de Terre-Neuve jusqu'à l'occupation du fort Townshend en 1779. Détruit par d'Iberville en 1696, il fut restauré en 1697, résista à l'attaque de Subercase en 1705 mais fut pris et détruit par Saint-Ovide de Brouillan en 1708. Reconstruit, il fut pris par le comte d'Haussonville en 1762 mais revint aux Anglais quelques mois plus tard. Abandonné en 1870 après le départ de la garnison, il fut rasé en 1881 pour faire place à une gare de triage. Une caserne, seul bâtiment épargné, devint la première gare de Saint-Jean et fut démolie en 1910.

Inscription approuvée:  St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador

Établi ici en 1697, le fort William fut le premier quartier général de la garnison anglaise à Terre-Neuve, servant au plus fort de la lutte anglo-française pour le pouvoir colonial. Protégeant la ville d’une approche maritime, mais non d’une offensive terrestre, il essuya plusieurs attaques françaises au cours du XVIIIe siècle. Il résista à l’assaut mené par Subercase en 1705 pour ensuite être conquis et détruit par Saint-Ovide en 1709. Reconstruit par les Britanniques lors de la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), le fort retomba aux mains des Français en 1762, puis fut repris par les Britanniques plus tard dans l’année.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada Fort-William, dont il ne subsiste aucun vestige apparent, est marqué par une plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, fixée à un mur de soutènement au coin de la place Cavendish et de la rue Duckworth, au centre-ville de St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador. Depuis la démolition du fort en 1881, le terrain où se trouvait celui-ci a été fortement modifié par le développement urbain. La reconnaissance officielle s’applique à la plaque et à la zone située dans un rayon de cinq mètres de cette plaque.

Valeur patrimoniale

Le fort William a été désigné lieu historique national du Canada en 1952 parce que: il a été le tout premier quartier général de la garnison britannique mise en place à Terre-Neuve en 1697; alors que la France et l'Angleterre s'opposaient dans une lutte ardente pour la suprématie coloniale, le fort a subi trois fois l'attaque des Français au XVIIIe siècle : en 1705, l'attaque lancée par Subercase a été repoussée avec succès; en 1709, Saint-Ovide a réussi à s'emparer du fort et l'a détruit; en 1762, le fort est tombé aux mains de Charles-Henri- Louis d'Arsac de Ternay et de Joseph-Louis-Bernard de Cléron d'Haussonville, pour être repris à peine quelques mois plus tard par les Britanniques. (Minutes)

Forrt William est érigé en 1697 par un corps expéditionnaire britannique à l’est de l’ouvrage qu’il doit remplacer, le fort King William, construit par des ouvriers civils et détruit en 1696. L’arrivée d’une garnison britannique au fort William marque le début officiel de la présence d’une force militaire à St. John’s, qui n’était défendue auparavant que par la marine et la milice locale.

Mal situé, le fort William ne protège malheureusement pas efficacement le port et le village de St. John’s. Sa position le rend en outre vulnérable aux attaques terrestres. Il est d’ailleurs conquis par les troupes françaises à trois reprises au XVIIIe siècle. En 1705, ses défenseurs parviennent à repousser une attaque des troupes de Daniel d'Auger de Subercase, mais ils sont vaincus par celles de Joseph de Mombeton de Saint-Ovide de Brouillan en janvier 1709. Bien que les Britanniques reconstruisent le fort plus tard cette année-là, la garnison ne l’occupe pas et il commence à se délabrer. Entre 1709 et 1743, la seule garnison britannique à Terre-Neuve est cantonnée à Placentia, une position plus facile à défendre que St. John’s. Toutefois, lorsqu’éclate la guerre de succession d’Autriche (1740-1748), les Britanniques entreprennent des travaux de réhabilitation du fort William, dont la reconstruction complète sera terminée en 1749. En juin 1762, les Français réussissent à conquérir le fort par une attaque terrestre, mais les Britanniques le reprennent au mois d’août. En 1779, le commandement britannique juge finalement le fort trop vulnérable aux assauts et décide d’en construire un nouveau un peu plus à l’ouest, le fort Townshend. Le fort William devient alors un ouvrage défensif secondaire, intégré à un réseau plus vaste de forts et de batteries qui défendent St. John’s et les ports de Quidi Vidi et de Torbay. En 1881, il est démoli pour faire place à un hôtel du Chemin du fer Canadien Pacifique et à une gare de triage.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, 1952, 1953 et 2007.

Éléments caractéristiques

Parmi les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du fort William figurent : sa position, surplombant le port de St. John’s, dans la presqu’île Avalon; son emplacement, dans le centre-ville de St. John’s, devant l’hôtel Fairmont Newfoundland, où une plaque de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada est fixée sur un mur de soutènement à l’angle de la place Cavendish et de la rue Duckworh; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été découverts, mais qui pourraient être trouvés à l'intérieur du site à leur emplacement et dans leur état d’origine; les points de vue sur le port de St. John’s qui s’offrent depuis ce lieu.