Lieu historique national du Canada de l'Île aux Basques

Île aux Basques, Québec
Vue générale de l'Île aux Basques, qui montre la ferme d'Hippolyte Bernier. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Daniel Laroche.
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Daniel Laroche.
Vue générale de l'Île aux Basques, qui montre le site Hoyarsabal. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Daniel Laroche.Vue générale de l'Île aux Basques, qui montre le site Hamel. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Daniel Laroche.Vue générale de l'Île aux Basques, qui montre la ferme d'Hippolyte Bernier. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, Daniel Laroche.
Adresse : Île aux Basques, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2001-04-27

Événement, Personne, Organisation :
  • Des groupes autochtones  (Organisation)
  • Basques français  (Organisation)
Autre nom(s):
  • Île aux Basques  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 2000-34

Plaques


Plaque existante:  Québec

Cette petite île servit de poste saisonnier à des pêcheurs basques venant surtout de la côte française entre les années 1580 et 1630. Outre les traces de fours utilisés pour la fonte de la graisse des mammifères marins, on trouve ici de nombreux artefacts associés à leurs activités de chasse, de pêche et de la traite des fourrures et à celles des groupes d'Autochtones qui séjournaient dans l'île lors de leurs migrations. Le passage des Basques dans cette île a toujours exercé sur la population une fascination qui se reflète dans la toponymie et l'histoire orale.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l'Île aux Basques est une longue île étroite située à environ cinq kilomètres au nord de Trois-Pistoles, sur le fleuve Saint-Laurent, au Québec. Mesurant deux kilomètres de long par 400 mètres de large, cette île abrite un mélange de forêt, de prairie et de marais et ses rives présentent des baies abritées et des plages sablonneuses. Des vestiges archéologiques à quatre endroits y indiquent une activité autochtone à la fois antérieure et postérieure aux premiers contacts. Trois autres sites montrent des traces d’occupation par des pêcheurs basques venus de France entre 1584 et 1637. La reconnaissance officielle vise l’île à sa laisse de basse mer.

Valeur patrimoniale

Île aux Basques a été désignée lieu historique national du Canada en 2000 parce que : par comparaison avec d’autres sites basques connus au Canada, l’île recèle la plus importante concentration de sites d’occupation basques français dans le golfe du Saint-Laurent et le fleuve pour la période 1584 à 1637, et cette concentration de sites basques est celle qui est située le plus à l’ouest; l’île est le seul site dans le golfe et le fleuve où des sources archéologiques confirment officiellement des liens commerciaux très anciens entre les européens et les Autochtones; l’île est en soi un document archéologique remarquable qui témoigne d’une présence humaine constante depuis la préhistoire jusqu’à nos jours; la présence des Basques français dans l’île a laissé un héritage durable parmi les communautés du Bas-Saint-Laurent, comme en témoignent l’histoire locale et régionale, la mémoire collective des résidents de la région et les toponymes. [Minutes 2000]

Occupée successivement par des groupes autochtones, des marins basques, des missionnaires Jésuites et des colons, l’Île aux Basques témoigne de nombreux siècles d’activité humaine. On y a découvert des vestiges archéologiques à sept endroits dans le sud de l’île. La présence des Autochtones peut avoir consisté en de petits groupes installés pour un temps limité, sur une base saisonnière, pour la chasse, la pêche et la cueillette. Les conditions climatiques difficiles pourraient y avoir limité l’occupation des Basques français à des visites sporadiques et saisonnières au cours des mois les plus cléments. L’île représente la limite est de la présence des Iroquois dans le sud de la région du Saint-Laurent et comporte la plus forte concentration de sites basques de tout l’estuaire du Saint-Laurent. L’île a été occupée par les Basques venus de France, contrairement au lieu historique national du Canada de Red Bay, qui fut occupée par les Basques venus d’Espagne. L’île est le seul établissement basque de tout l’estuaire où le contact entre Européens et Autochtones est documenté par des preuves archéologiques. L’île est maintenant une aire protégée désignée servant de sanctuaire et de refuge aux oiseaux migrateurs.

Source: Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2000, mars 2004.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale du lieu sont les suivants : son emplacement près de la rive sud du fleuve Saint-Laurent, au Québec; la nature mixte du paysage de l’île avec ses régions boisées, sa prairie et ses marais; l’intégrité des importants vestiges, éléments et artefacts archéologiques encore existants à leur emplacement original, y compris ceux qui datent de trois périodes principales : la période pré-contact qui comprend les périodes sylvicole moyenne (700 à 1000 apr. J.-C.) et sylvicole supérieur (1000 à 1500 apr. J.-C.); la période de 1584 à 1637, quand l’île servait de base aux Basques pour leurs opérations baleinières; et la période post-contact d’occupation qui révèle à la fois des artefacts autochtones et canadiens d’origine française ou européenne, comme au site (DaEh-1), qui a hébergé deux occupations autochtones au cours de la deuxième moitié du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle et où les vestiges de campements autochtones ont été trouvés en association avec d’autres, d’origine européenne, qui pourraient être les vestiges d’une mission des Jésuites; les vestiges et ruines structurelles in situ de bâtiments, comme ceux de la Maison de ferme Bernier, datant de 1872, avec ses divers éléments archéologiques non structurels, comme des rebuts et divers artefacts connexes datant du XIXe siècle; l’intégrité de tout vestige archéologique potentiel qu’on pourrait y découvrir, comme des éléments, des artefacts et des vestiges à la fois dans leur emplacement et dans leur portée originale; les points de vues à partir et en direction de l’île et entre les sept sites archéologiques.