Lieu historique national du Canada de l'Église-Anglicane-St. Anne

Toronto, Ontario
Vue de la façade de l'église anglicane St. Anne, qui montre son toit en gradins, culminant en un grand dôme central octogonal. (© Ontario Ministry of Culture / Ministère de la Culture de l'Ontario)
Vue de l'extérieur
(© Ontario Ministry of Culture / Ministère de la Culture de l'Ontario)
Adresse : 270, avenue Gladstone, Toronto, Ontario

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1997-09-22
Dates :
  • 1907 à 1908 (Construction)
  • 1923 à 1923 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Lawrence Skey  (Personne)
  • Ford Howland  (Architecte)
  • William Rae  (Architecte)
  • J.E.H. MacDonald  (Architecte)
  • F.H. Varley  (Architecte)
  • H.S. Stansfield  (Inconnu)
Autre nom(s):
  • Église anglicane St. Anne  (Nom de la désignation)
  • L'église St. Anne  (Nom de la plaque)
Numéro du rapport de recherche : 1998-046

Plaques


Plaque existante: devant l'église 270, avenue Gladstone, Toronto, Ontario

L'église St. Anne s'avère d'importance historique nationale grâce à son admirable ornementation inspirée par l'art religieux byzantin. Celle-ci fut réalisée en 1923 par dix artistes torontois, dont J.E.H. MacDonald, F. Varley et F. Carmichael du Groupe des Sept, animant le style architectural choisi en 1907 par le chanoine Lawrence Skey, le pasteur pendant plus de trente ans. Elle témoigne du renouveau de l'ornementation amorcé à la fin du XIXe siècle et du mouvement Arts et métiers qui cherchait à intégrer la peinture et la sculpture à l'architecture.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l’Église-Anglicane-St. Anne est situé dans un quartier résidentiel du centre de Toronto (Ontario). L’église anglicane St. Anne, construite en 1907-1908 dans le style néo-byzantin, contient une remarquable collection de tableaux de dix artistes canadiens de renom. Les décorations murales intérieures élaborées, réalisées par J.E.H. MacDonald, couvrent les murs et le plafond de l’abside, les voûtes principales, les pendentifs et le dôme central. La collection comprend des scènes narratives, des textes écrits, ainsi que des plâtres décoratifs et des détails qui accentuent les lignes architecturales de l’édifice. La désignation officielle concerne l’édifice et sa décoration intérieure sur sa parcelle visée par le droit de propriété.

Valeur patrimoniale

L’église anglicane St. Anne a été désignée lieu historique national du Canada en 1996 pour les raisons suivantes: elle renferme une remarquable série de peintures exécutées, en 1923, par dix artistes réputés, dont trois membres du Groupe des sept, sous la direction de J. E. H. MacDonald; ce programme décoratif s'inscrit dans le courant de renouveau de la décoration murale apparu dans le dernier quart du XIXe siècle, et est une manifestation du mouvement Arts and Crafts, qui cherchait à marier l'architecture aux arts apparentés de la peinture et de la sculpture; le programme décoratif emprunte à l'art byzantin ses motifs, ses couleurs et ses conventions artistiques et fait partie intégrante du style architectural de l'église.

En 1923, après avoir accepté de peindre et de décorer l’église anglicane St. Anne, J.E.H. MacDonald a fait venir neuf autres artistes, dont deux autres membres du Groupe des Sept, Fred Varley et Frank Carmichael, ainsi qu’un architecte, William Rae, qui a coordonné la décoration intérieure. Pour rester en harmonie avec le plan de l’édifice, MacDonald s’est inspiré des motifs, des couleurs et des traditions artistiques de l’art byzantin, et a adapté ces traditions pour refléter le cadre canadien contemporain.

Lawrence Skey, recteur de 1902 à 1933, véritable moteur de ce projet, fut directement impliqué quant à la décision originale de construire dans le style byzantin. Ceci illustre son soutien à un mouvement œcuménique qui prônait l’unification avec les autres confessions protestantes. L’architecte W. Ford Howland cherchait à évoquer la première période byzantine, avant que l’Église chrétienne ne se scinde en ses nombreuses confessions. W. Ford Howland était un associé de Burke et Horwood, cabinet d’architectes de Toronto connu pour ses réalisations de temples protestants. L’art et l’architecture de l’église anglicane St. Anne illustrent une période particulière de l’histoire de l’Église anglicane.

Source: Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Procès-verbal, novembre 1996.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments clés contribuant à la valeur patrimoniale du lieu, notons : son emplacement dans un quartier du centre-ville de Toronto; son plan cruciforme grec avec un narthex, une nef, des transepts et un chœur; son toit en gradins, culminant en un grand dôme central octogonal; des parements extérieurs en brique; sa façade d’entrée avec trois ouvertures en arc, flanquées de clochers à dôme; le volume intérieur, vaste et ouvert, avec un dôme central qui repose sur des pendentifs; l’utilisation de riches finitions intérieures, comprenant les parements en brique, les marches du chœur en marbre, les colonnes en pierre de Caen, les mosaïques, et les vitraux; la disposition, les matériaux et la conception des portes et des fenêtres; les peintures, comprenant onze scènes narratives, quatre grandes images sur les pendentifs en dessous du dôme central, et une bande horizontale composée de sept images plus petites qui parcourt la partie supérieure du mur du chœur; à savoir : le tableau de la nativité par F.H. Varley, le tableau de la crucifixion par J.E.H. MacDonald, le tableau de la résurrection par H.S. Stansfield, et des œuvres de Frank Carmichael, Thoreau MacDonald, Neil Mackechie, Arthur Martin, H.S. Palmer, H.S. Stansfield, et les sculpteurs Frances Loring et Florence Wyle; la décoration du plafond du chœur avec des feuilles de vigne et des grappes en or, ainsi que des symboles chrétiens, y compris l’arbre de vie.