Lieu historique national du Canada de l'Église-Unie-St. James

Montréal, Québec
Carte postal de l'Église-Unie-St. James. © ANQ-Q, n.d.
Carte postale
© ANQ-Q, n.d.
Vue de l'abside du côté ouest de l'Église-Unie-St. James démontrant les matériaux extérieurs originaux, notamment la pierre, les vitraux et la couverture en ardoise. © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, C. Turnel, n.d.Carte postal de l'Église-Unie-St. James. © ANQ-Q, n.d.Vue de l'intérieur de l'Église-Unie-St. James mettant de l'emphase sur les éléments intérieurs originaux à l’extrémité nord du sanctuaire, typiques des églises méthodistes de l’époque, notamment la balustrade de communion, la chaire et les bancs d’église  © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, D. Stiebeling
Adresse : 463, rue Sainte Catherine Ouest, Montréal, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 1997-09-22
Dates :
  • 1887 à 1888 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • L'Église méthodiste du Canada  (Organisation)
  • Alexander Francis Dunlop  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Église unie St. James  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 1996-034

Plaques


Plaque existante:  463, rue Sainte Catherine Ouest, Montréal, Québec

Cette ancienne église méthodiste est un excellent exemple d'architecture néo-gothique de l'apogée victorien: elle se distingue par sa riche maçonnerie polychrome extérieure et ses plafonds de plâtre fort élaborés. Bien conservé, le bel amphithéâtre de la nef met en évidence le rôle du prédicateur alors que l'école du dimanche attenante, aujourd'hui modifiée, témoigne de l'importance de l'éducation. Érigée en 1887-1888 selon les plans d'Alexander F. Dunlop, l'église St. James illustre la phase tardive du méthodisme, période marquée par la prospérité et par un plus grand engagement social de nombreux fidèles.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de l'Église-Unie-St. James est situé sur la rue Sainte-Catherine Ouest dans un quartier commercial du centre-ville de Montréal, au Québec. Il s’agit d’un vaste bâtiment de pierre construit à la fin du XIXe siècle dans le style néo-gothique de la grande époque victorienne distingué par deux grandes tours sur la façade principale, avec une rosace proéminente qui surplombe l’entrée principale à triple portail. La reconnaissance officielle fait référence à l’église sur son lotissement légal au 463, rue Sainte-Catherine Ouest.

Valeur patrimoniale

L’église unie St. James a été désignée lieu historique national du Canada en 1996 parce que : elle est, au Canada, le spécimen le plus réputé parmi les églises où l'on trouve réunis une nef et un transept de belles dimensions décorés dans le style victorien et agencés en auditorium, ainsi qu'une école du dimanche, aménagée dans le choeur et s'inspirant du plan Akron; l’éxtérieur de l'édifice est un bel exemple d'une variante du néo-gothique de la grande époque victorienne; l'église elle-même est étroitement associée à la phase tardive du méthodisme, alors que le mouvement adoptait une approche modérée à l'égard de la religion et que de nombreux méthodistes s'étaient taillés une place parmi les nantis de la société.

Lieu de culte méthodiste érigé entre 1887 et 1888, l’église unie St. James est représentative de la phase tardive du méthodisme, mouvement protestant évangélique fondé au milieu du XVIIIe siècle. À la fin du XIXe siècle, les congrégations méthodistes comptaient de nombreux membres prospères occupant une place en vue dans la société. D’abord axé sur des rencontres de renouvellement de la foi et de conversions religieuses, le méthodisme mettait désormais l’accent sur la modération et le gradualisme, ainsi que sur la place centrale des institutions de l’Église dans la vie religieuse des fidèles. Comme l’église unie St. James l’illustre si bien, l’école du dimanche faisait partie de ces institutions qui favorisaient l’éducation et le développement spirituel des gens de tous âges.

L’église unie St. James reflète la conception des églises méthodistes de la fin de la période victorienne par sa grande échelle, son emplacement central, son extérieur néo-gothique éclectique, son plan intérieur inspiré d’un amphithéâtre et les installations sophistiquées de son école du dimanche. La grande échelle et la conception élaborée de l’église témoignent de l’importance sociale, politique et économique de ses membres. La nef et le transept, construits selon le plan d’un amphithéâtre, sont révélateurs du rôle central que jouait le prêcheur méthodiste. Les installations de l’école du dimanche et leur emplacement dans le jubé illustrent l’importance de l’éducation et du développement spirituel dans l’église. Inspirée du plan Akron, une innovation dans la conception des écoles du dimanche datant du milieu du XIXe siècle, la salle présente un plan semi-circulaire et des murs mobiles permettant d’accueillir de petits groupes d’élèves et de grandes assemblées.

L’église unie St. James illustre l’architecture néo-gothique de la grande période victorienne par l’utilisation éclectique de références historiques et l’inspiration de l’architecture gothique française et italienne. À l’extérieur, un haut toit à pignon couvert d’ardoise agrémente les façades polychromes du bâtiment. À l’intérieur, les nombreux détails architecturaux en plâtre, qui prennent la forme d’arches et de nervures moulurées et sculptées fixées uniquement aux fermes et ne reposant sur aucune colonne, donnent à l’église une élégance typique du style néo-gothique de la grande époque victorienne. La lumière naturelle pénètre à l’intérieur par des vitraux ornés d’un remplage de bois et de motifs gothiques, comme des quadrilobes, répartis le long des murs du rez de chaussée et du jubé.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, février 1996.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés associés à la valeur patrimoniale du lieu sont les suivants : son emplacement sur la rue Sainte-Catherine Ouest dans un quartier commercial du centre-ville de Montréal, au Québec sa situation un peu en retrait de la rue; sa construction en pierre et la grande échelle et la volumétrie en forme d’une cruciforme avec abside et narthex; la polychromie de la maçonnerie de pierre extérieure créée par la pierre calcaire grise provenant de la région qui supporte les murs de grès rouge de Credit Valley, et les bordures de grès vert olive de la baie des Chaleurs; les matériaux extérieurs originaux, notamment la pierre, les vitraux et la couverture en ardoise; le style néo-gothique de la grande époque victorienne manifeste dans les caractéristiques extérieures telles que les arcs en tiers-point, les contreforts, les larmiers et le remplage des fenêtres; les éléments inspirés de l’architecture gothique française dont la grande rosace, les deux tours asymétriques de 43 mètres et de 61 mètres en hauteur, le portail triple et la frise naturaliste au-dessus de l’entrée principale; les éléments inspirés de l’architecture gothique italienne dont les voussoirs décapés au-dessus des entrées; les éléments contribuant à son aménagement intérieur inspiré du plan Akron, notamment les transepts en saillie coiffés de toit à deux versants, le long choeur, abritant les vestiges de l’école du dimanche, et les vestiges de l’amphithéâtre d’origine; les autres éléments extérieurs comme le choeur, avec des contreforts divisant la façade de trois étages en baies, chacune couronnée d’un pignon en métal; les éléments intérieurs originaux à l’extrémité nord du sanctuaire, typiques des églises méthodistes de l’époque, notamment la balustrade de communion, la chaire et les bancs d’église utilisés par la chorale et l’organiste; les éléments intérieurs originaux et la finition de la nef et du transept, notamment la décoration de plâtre y compris le plafond de plâtre orné, l’ameublement du sanctuaire, les boiseries et les lambris; le bâtiment commercial des années 1920 donnant sur la rue Sainte-Catherine.