Lieu historique national du Canada du Pavillon-Roger-Gaudry

Montréal, Québec
Une partie de la portion centrale du bâtiment devant la cour d’honneur © Parks Canada | Parcs Canada
Une partie de la portion centrale du bâtiment
© Parks Canada | Parcs Canada
Une partie de la portion centrale du bâtiment devant la cour d’honneur © Parks Canada | Parcs CanadaLa portion centrale avec la tour et une partie des ailes ouest se terminant par des solariums © Parks Canada | Parcs CanadaLes trois ailes en avancée du côté est © Parks Canada | Parcs Canada
Adresse : 2900, boulevard Édouard-Montpetit, Montréal, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2017-07-20
Dates :
  • 1928 à 1943 (Construction)
  • 1943 à 1943 (Significative)

Autre nom(s):
  • Pavillon Roger-Gaudry  (Nom de la désignation)
  • Pavillon principal  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2015-26

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Pavillon-Roger-Gaudry occupe le versant nord-ouest du mont Royal, au cœur du campus de l’Université de Montréal. Ce pavillon érigé en deux phases entre 1928 et 1943 est un impressionnant immeuble institutionnel qui combine une architecture moderne, Beaux-Arts et Art déco. De son long corps ancré par une tour centrale de 22 étages jaillissent des ailes perpendiculaires d’une hauteur variant entre six et huit étages. Le lieu désigné se limite à l’empreinte au sol du pavillon Roger-Gaudry avec son escalier monumental du côté nord et les deux petits parterres qui bordent l’aile centrale. Le pavillon Claire-McNicoll, qui s’y rattache du côté ouest, est exclu des limites du lieu désigné.

Valeur patrimoniale

Le pavillon Roger-Gaudry a été désigné lieu historique national du Canada en 2017. Ce lieu est reconnu pour les raisons suivantes :
par sa taille imposante et son plan fonctionnel, qui prévoyait à l’origine des laboratoires et un hôpital universitaire, ce pavillon atteste la valeur nouvellement accordée, au Canada français, à la recherche et aux disciplines scientifiques pendant l’entre-deux-guerres et souligne l’émergence d’une élite universitaire et scientifique francophone dynamique qui attachait du prix aux études supérieures;
conçu par l’architecte et ingénieur Ernest Cormier, ce célèbre monument montréalais marie le plan symétrique et hiérarchisé de la grande tradition Beaux-Arts française avec des éléments qui sont davantage la marque de l’architecture moderne du vingtième siècle, comme l’ossature en béton, les façades en maçonnerie dépouillées et les motifs géométriques stylisés;
par leurs dimensions monumentales, la qualité des finitions et le souci particulier accordé aux couleurs, à l’éclairage et aux textures, les principaux espaces publics de l’immeuble, c’est-à-dire le hall d’honneur et le grand amphithéâtre, offrent une succession à la fois rare et remarquable d’espaces intérieurs inspirés de l’Art déco.

Cet imposant édifice universitaire combine la grande tradition architecturale des Beaux-Arts, des idées esthétiques modernes visibles dans sa composition extérieure, et une influence Art déco apparente par l’emploi de matériaux de qualité et de contrastes visuels dans ses espaces intérieurs. Conçu par l’architecte et ingénieur Ernest Cormier et construit entre 1928 et 1943, le pavillon Roger Gaudry est emblématique de l’émergence au Canada français de la valeur accordée à la recherche scientifique francophone au début du XXe siècle. Ce pavillon a été le premier immeuble construit par l’Université de Montréal après que celle-ci ait obtenu son indépendance de l’Université Laval en 1920. Sa présence imposante sur la montagne témoigne du dynamisme universitaire du Québec pendant l’entre-deux-guerres.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, procès-verbal, décembre 2012.

Éléments caractéristiques

Parmi les caractéristiques qui confèrent à ce lieu sa valeur patrimoniale, notons : son emplacement et sa visibilité sur le versant nord-ouest du mont Royal; la symétrie de son plan; sa tour centrale; ses revêtements extérieurs et son ornementation; la verticalité de ses lignes et la présence de formes en saillies et en retraits ; son entrée monumentale constituée de trois grandes portes surmontées de grandes fenêtres ornées; son escalier en pierre qui mène à un perron de granit gris de Stanstead et à l’entrée principale; ses parterres traversés par des voies d’accès menant aux entrées latérales; ses entrées secondaires qui reprennent la composition des portes de l’entrée principale; ses grands espaces publics intérieurs d’inspiration Art déco, incluant les matériaux de finition, l’éclairage, et le décor; son association avec la vie intellectuelle et universitaire du Québec.