Lieu historique national du Canada du Quartier-Chinois-de-Vancouver

Vancouver, Colombie-Britannique
Vue de la balconie de la bâtiment Chinese Benevolent Association © Parks Canada / Parcs Canada, 2010 (Kate MacFarlane)
Vue de la balconie
© Parks Canada / Parcs Canada, 2010 (Kate MacFarlane)
Vue de la balconie de la bâtiment Chinese Benevolent Association © Parks Canada / Parcs Canada, 2010 (Kate MacFarlane)Chaise, bâtiment Chinese Benevolent Association © Parks Canada / Parcs Canada, 2010 (Kate MacFarlane)Vue du Quartier-Chinois-de-Vancouver © Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, 2010
Adresse : Rue Pender, Vancouver, Colombie-Britannique

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2011-07-19
Dates :
  • 1880 à 2002 (Construction)
  • 1886 à 1886 (Significative)
  • 1907 à 1907 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  •   (Personne)
  •   (Personne)
  •   (Personne)
  •   (Organisation)
  •   (Organisation)
  •   (Organisation)
  •   (Organisation)
  •   (Architecte)
  •   (Architecte)
Autre nom(s):
  • Quartier-Chinois-de-Vancouver  (Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche : 2010-006

Plaques


Établi dans les années 1880, le quartier chinois de Vancouver est l’un des plus anciens et des plus vastes du Canada. Son évolution, son tissu urbain et ses coutumes témoignent des contributions et des luttes des Canadiens d’origine chinoise au cours des ans. Touchés par la discrimination et par la ségrégation, les travailleurs migrants et les nouveaux arrivants chinois se sont regroupés ici, formant un quartier distinct et autonome qui a évolué au rythme de la ville. Fortifiée par la présence de diverses associations communautaires, la culture du quartier chinois perdure grâce à la forte concentration d’entreprises, de services, d’installations culturelles et de bâtiments résidentiels sino-canadiens. Nombre d’édifices associatifs et culturels se caractérisent par un style hybride mariant des éléments architecturaux du Guangdong aux styles et aux modes de construction occidentaux. On y retrouve des balcons encastrés, des corniches décoratives, une forte verticalité et des rez-de-chaussée à haut plafond surmontés d’une mezzanine. L’une des plus anciennes communautés de Vancouver, le quartier chinois demeure partie intégrante de la vie culturelle de la ville.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Quartier-Chinois-de-Vancouver est un quartier distinct situé à l’est du centre-ville de Vancouver, en Colombie-Britannique. Son centre d’intérêt est la rue Pender, entre la rue Taylor à l’ouest et l’avenue Gore à l’est, et les voies nord et sud de la rue Pender. L'architecture du quartier est caractérisée par un style hybride distinctif qui combine des aspects de l'architecture chinoise régionale avec des méthodes de construction et des éléments de style occidentaux. Le tracé des grandes rues reflète le quadrillage classique des années 1880, tandis que la partie nord est propre au quartier chinois, avec ses cours intérieures, ses allées et ses façades qui donnent à la fois sur les rues et sur les allées. Érigés sur les limites avant des parcelles, la plupart des bâtiments de deux à quatre étages abritent des commerces, des institutions et des résidences. Du côté sud, l’uniformité du quartier change pour faire place au centre culturel chinois avec sa vaste cour intérieure menant au plus grand espace public de l’arrondissement, le jardin chinois classique Sun Yat-Sen. La reconnaissance officielle vise un terrain ayant la forme d’un polygone irrégulier correspondant exactement à la description qui en est faite à l’annexe HA-1 du rapport sur l’arrondissement historique du quartier chinois de la Ville de Vancouver.

Valeur patrimoniale

Le quartier chinois de Vancouver a été désigné lieu historique national du Canada en juin 2010 pour les raisons suivantes : C’est l’un des plus vieux et des plus grands quartiers chinois du pays. Son apparence distincte, son développement comme enclave autoségréguée (en partie attribuable à l’hostilité motivée par des motifs raciaux ailleurs dans la ville avant la Seconde Guerre mondiale) et la présence continuelle de ses habitants témoignent des nombreux combats menés par les Canadiens d'origine chinoise et de la contribution qu’ils ont apportée depuis leur arrivée au pays; L’architecture du quartier est caractérisée par un style distinctif associé aux « balcons en retrait », style hybride qui combine des aspects de l’architecture chinoise régionale avec des méthodes de construction et des éléments de style occidentaux. Parmi les éléments architecturaux distinctifs du quartier, mentionnons les balcons très en retrait, la forte verticalité, les mezzanines et les portes d'entrée étroites et séparées au niveau du sol, menant à un escalier encaissé qui monte aux étages supérieurs. Pris dans leur ensemble, ces éléments créent un tout harmonieux. Le quartier chinois regroupe aussi une des collectivités les plus anciennes de Vancouver, et il est encore aujourd'hui un élément essentiel de l'histoire de l'évolution matérielle et culturelle de la ville.
La valeur patrimoniale du quartier chinois de Vancouver tient aussi à ses liens avec le développement de la vie sociale et culturelle des immigrants chinois en Colombie-Britannique et au Canada, ainsi qu’aux activités commerciales des secteurs commerciaux et portuaires d’origine de Vancouver. L’arrondissement est défini par sa forme, ses ornements, sa disposition et son architecture. Constituée en 1886, la Ville de Vancouver devient un point d’entrée majeur pour les immigrants chinois, dont un grand nombre s’installent dans le quartier chinois de la ville. Les travailleurs Chinois obtiennent alors un bail portant sur une parcelle de 160 acres et s’établissent le long de la rue Main à partir de la rue Pender Est. Au début des années 1900, le quartier chinois de Vancouver devient le plus important quartier chinois du Canada et le demeure jusque dans les années 1970. Les 70 propriétés contigües du paysage de rue de l’arrondissement offrent un mélange de bâtiments à vocation commerciale, résidentielle et culturelle, dont plusieurs remontent au début du XXe siècle. Des éléments culturels importants et plus récents, comme le parc et jardin chinois classique Sun Yat-Sen (1986), le centre culturel chinois (de 1981 à 1986) et la porte du millénaire (2002), mettent en valeur le caractère chinois traditionnel de l’endroit. Protégé depuis 1971 en vertu de lois provinciales et de règlements municipaux sur le patrimoine, le secteur compte 24 propriétés inscrites au registre patrimonial de Vancouver. Le quartier chinois de Vancouver s’inscrit dans la continuité tout en conservant ses liens avec son passé et, en sa qualité de quartier urbain fonctionnel, il offre des contrastes dynamiques entre son paisible jardin public, ses bâtiments distinctifs et sa vie de quartier colorée.

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui donnent au lieu sa valeur patrimoniale sont les suivants : son emplacement tout juste à l’est du centre-ville de Vancouver; ses limites clairement définies (69 052,42 m2) dont le centre d’intérêt est la rue Pender, entre la rue Taylor à l’ouest et l’avenue Gore à l’est, et les voies nord et sud de la rue Pender (et ayant généralement la forme d’un polygone irrégulier correspondant exactement à la description qui en est faite à l’annexe HA 1 du rapport sur l’arrondissement historique du quartier chinois de la Ville de Vancouver); son lien historique avec l’immigration chinoise, le développement de la communauté culturelle sino-canadienne et l’expansion commerciale et culturelle de Vancouver; tous les principaux éléments de l’aménagement urbain existant, dont le quadrillage des rues résidentielles, le réseau de passages étroits entre les bâtiments, les allées et les ruelles, les cours intérieures dissimulées et un espace vert public; le mélange caractéristique des styles d’architecture orientale et occidentale, architecture dite « à balcons », des bâtiments qui datent pour la plupart des années 1901 à 1926; la cohésion visuelle des bâtiments (généralement de deux à quatre étages) qui abritent souvent des commerces de détail au rez de chaussée et des espaces résidentiels ou des bureaux aux étages supérieurs; le jardin chinois classique Sun Yat Sen, vaste jardin entouré d’un mur d’enceinte qui intègre quatre éléments traditionnels à sa conception, soit la roche, l’eau, les plantes et l’architecture; les éléments architecturaux distincts, dont les balcons très en retrait, les rampes en fer forgé, la fenestration abondante, les piliers en brique, les parapets à gradins et les lourdes corniches, les couleurs vives, les noms des immeubles en caractères chinois et les étroites portes distinctes au niveau de la rue qui donnent sur un escalier abrupt menant aux étages supérieurs; l’utilisation de matériaux standards, bien que non uniformes, dont les plus anciens se trouvent dans les charpentes en bois avec murs en maçonnerie, tandis que d’autres constructions commerciales sont en brique; on voit quelques rares exemples de constructions en pierre, ainsi que des éléments décoratifs, comme des tuiles de toit vernissées, qui cherchent à imiter l’architecture chinoise typique; la porte du millénaire.