Lieu historique national du Canada de Blanc-Sablon

Blanc-Sablon, Québec
Vue de la rive ouest de Blanc-Sablon délimitant la région d'étude archéologique, 2005. (© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada; Laura-Lee Bolger, 2005)
Vue générale
(© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada; Laura-Lee Bolger, 2005)
Adresse : Blanc-Sablon, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2007-06-08
Dates :
  • 1500 à 1900 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Paléoesquimaux  (Personne)
Autre nom(s):
  • Blanc-Sablon  (Nom de la désignation)
  • Rive-Ouest-de-la-Blanc-Sablon  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2006-003, 2009-030

Plaques


Plaque existante:  Route 138, est du pont sur la riviere Blanc Sablon, Blanc-Sablon, Québec

Pendant près de neuf mille ans, les abondantes ressources du littoral de Blanc-Sablon ont attiré des groupes autochtones. Des recherches effectuées sur plus de 60 sites archéologiques, situés sur la rive ouest de la rivière Blanc-Sablon, révèlent des modes d'établissement et de subsistance qui ont changé graduellement. La quantité et la diversité des restes fauniques démontrent l'importance qu'occupaient les ressources côtières, tout particulièrement le phoque, dans l'alimentation des habitants de la région. Ces richesses archéologiques font de Blanc-Sablon un témoin de l'évolution des sociétés autochtones de la péninsule du Québec-Labrador.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de Blanc Sablon est situé sur la rive ouest de la rivière Blanc Sablon, au confluent de ce cours d’eau et du golfe du Saint Laurent, près du détroit de Belle Isle, au Québec. La région est plutôt dépourvue de végétation, mais le lieu est en majeure partie couvert de mousses et renferme quelques petits plans d'eau. On y trouve plus d’une soixantaine de sites archéologiques liés à l’exploitation des ressources par des groupes culturels successifs au cours des neuf derniers millénaires, soit pendant la période l’archaïque (9000-3500 avant l’ère chrétienne), le post arquaïque (3500-400 avant l’ère chrétienne), le Dorset (500 avant l’ère chrétienne à 1500 apr. J. C.), l’occupation par les Européens (1500-1900 apr. J. C.), puis par les Canadiens français et anglais. La reconnaissance officielle fait référence aux 50 hectares dont les limites ont été établies par la province de Québec.

Valeur patrimoniale

Blanc Sablon a été désigné lieu historique national du Canada en 2007 pour les raisons suivantes : avec ses vestiges qui témoignent d'une occupation continue pendant près de neuf mille ans, Blanc-Sablon est un véritable concentré de l'histoire autochtone du littoral de la péninsule Québec-Labrador; plus d'une soixantaine de sites archéologiques attestent les changements survenus au sein des sociétés autochtones de cette région, en particulier du point de vue des habitations et des pratiques d'établissement et de subsistance; l'abondance et la diversité des restes fauniques témoignent de l'importance des ressources du littoral marin, en particulier du phoque à partir du post-Archaïque moyen, pour la subsistance des populations autochtones qui ont fréquenté la région de Blanc-Sablon.


Les sites archéologiques de Blanc Sablon témoignent de l’occupation continue de la péninsule Québec Labrador par les Peuples Indigèns depuis plus de 9000 ans. Le lieu est situé sur les rives de la rivière Blanc Sablon, nichée entre l’océan Atlantique et le golfe du Saint Laurent. Le port abrité dans lequel coule la rivière bénéficie du courant froid du Labrador, qui remue les sels nutritifs, contribue à la richesse des eaux de la région et attire divers organismes marins. La quantité et la diversité des restes fauniques trouvés dans le lieu – notamment des phoques – sont révélateurs de l’importance des ressources côtières pour le régime alimentaire des habitants de la région et permettent d’expliquer pourquoi cette dernière a été occupée sans interruption pendant des millénaires par de nombreux Autochtones, notamment pendant la période archaïque, le post archaïque et le Dorset.

Au pied du morne Parent, une haute élévation rocheuse, le terrain accidenté du lieu se compose d’une multitude de paléoplages marines, formées par le retrait progressif de l’eau, qui descendent en escaliers géants jusqu’à la mer. Vers 7000 avant l’ère chrétienne, les Autochtones commencent à fréquenter la région, et des vestiges de leurs campements ont été trouvés sur les terrasses. Les vestiges archéologiques trouvés dans le lieu indiquent qu’il a toujours été occupé et de l’évolution de la société autochtone. À proximité du rivage actuel, on trouve des traces des premiers contacts entre les Autochtones et les Européens, et de la présence des Européens et des Euro Canadiens depuis la première moitié du XVIe siècle.

Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès verbal, 2006.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques associés à la valeur patrimoniale du lieu sont les suivants : son emplacement sur les rives de la rivière Blanc Sablon, à la rencontre de l’Atlantique Nord et du golfe du Saint Laurent, au Québec; son cadre dans un milieu côtier formé de terrasses pratiquement dépourvues de végétation, sur les rives d’un port abrité; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été identifiés liés à l’occupation durant la période archaïque, notamment des « éclats/particules » de quartzite, des pointes triangulaires, du quartzite et du chert, des pointes lancéolées bifaciales, des pointes de projectiles réalisées dans divers matériaux au moyen de différentes méthodes de construction, des éclats lithiques et des vestiges culturels; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été identifiés liés à l’occupation durant le post-archaïque, notamment divers éclats lithiques, des pointes bifaciales, des perçoirs, des grattoirs, des outils de chert et des pointes de harpon; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été identifiés liés à l’occupation durant le Dorset, notamment divers outils de chert comme des lamelles, des ciseaux, des grattoirs, des couteaux et des pointes triangulaires; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été identifiés liés aux premiers contacts avec les Européens, notamment des tuiles en terre cuite, des clous forgés, des perles de jais, des rebuts de cuivre, des couteaux de fonte, des clés et des morceaux de tissu teint; l’intégrité des vestiges archéologiques qui subsistent ou qui n’ont pas encore été identifiés liés à l’utilisation du lieu comme terrain de chasse, notamment des fanons de baleine et des os calcinés; les points de vue qu’offre le lieu sur Saint Augustin, au sud ouest, et sur une large portion de la péninsule Great Northern de Terre Neuve, au sud.