Lieu historique national du Canada de l'Église Sainte-Marie
Sainte-Marie, Québec
Vue générale
© Parks Canada Agency / Agence Parcs Canada, J. Dufresne, 2004.
Adresse :
60, rue Notre-Dame sud, Sainte-Marie, Québec
Loi habilitante :
Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation :
2006-11-27
Dates :
-
1857 à 1859
(Construction)
-
1861 à 1866
(Significative)
-
1887 à 1887
(Significative)
Événement, Personne, Organisation :
-
Charles Baillairgé
(Architecte)
-
François-Xavier Berlinguet
(Constructeur)
-
François-Xavier-Édouard Meloche
(Constructeur)
Autre nom(s):
-
Église Sainte-Marie
(Nom de la désignation)
Numéro du rapport de recherche :
2005-016
Plaques
Plaque existante: 60, rue Notre-Dame sud, Québec
Construit de 1857 à 1859 selon les plans de l'architecte Charles Baillairgé, cet édifice est un bel exemple des églises néogothiques érigées à partir du XIXe siècle par les paroisses canadiennes-françaises. A l'intérieur, l'architecture néogothique, dont les arcs brisés accentuent la verticalité de l'espace, se marie à la superbe ornementation de l'artiste François-Édouard Meloche. Ce décor se distingue par la fine exécution de peintures en trompe-l'oeil, donnant l'illusion de relief, et en grisaille, qui utilise des nuances d'une même couleur. Le riche intérieur contraste de façon saisissante avec le sobre extérieur de cette église.
Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada de l’Église-Sainte-Marie est situé au coeur de la ville de Sainte-Marie (Québec.) L’église, dont la façade principale donne sur l’avenue Marguerite-Bourgeois, est bordée à l’ouest par la rue Notre-Dame, à l’est par une aire de stationnement et au sud, par le presbytère. L’église Sainte-Marie est un bâtiment de style néogothique à caractère romantique construit au XIXe siècle qui reprend la forme d’une croix latine avec un chevet en hémicycle relié à une sacristie de forme irrégulière. La reconnaissance officielle fait référence à l’emprise au sol du bâtiment au moment de la désignation.
Valeur patrimoniale
L’église Sainte-Marie a été désignée lieu historique national du Canada en 2005 parce que : elle se distingue par son impressionnant décor intérieur : son architecture intérieure, mise en œuvre par l'architecte Charles Baillargé, est une interprétation originale du style néogothique qui se marie de façon harmonieuse au remarquable décor peint en trompe-l’œil et en grisaille de l'artiste François-Édouard Meloche.
La valeur patrimoniale de l’église Sainte-Marie réside dans le fait qu’elle constitue un bel exemple d’église néogothique à caractère romantique, ce qui est exprimé par son ordonnance extérieure relativement simple ainsi que par ses composantes gothiques simplement appliquées à la surface du bâtiment plutôt qu’intégrées à l’architecture. Contrastant avec la sobriété extérieure de l’église, l’intérieur est doté d’un impressionnant décor réalisé essentiellement par Charles Baillairgé et François-Édouard Meloche.
Inspirée de modèles britanniques d’églises gothiques du XIVe siècle, l’église s’ouvre sur un intérieur élancé, bleu et or, avec quadrilobes audacieusement sculptés, voûtes nervées et colonnes fasciculées. De nos jours, l’intérieur est presque identique à celui que Baillairgé exécuta à l’époque, à l’exception du décor peint qui a remplacé le blanc et l’or d’origine. Ce décor peint, réalisé par François-Édouard Meloche de Montréal est l’aspect le plus frappant lorsque l’on pénètre à l’intérieur de l’église. Excellant dans la peinture en trompe-l’oeil, ce dernier a ainsi créé l’illusion d’une ornementation tridimensionnelle sur une surface purement bidimensionnelle. C’est également Meloche qui a peint les magnifiques petits tableaux en grisaille représentant des patriarches de l’Ancien Testament qui surplombent les fenêtres des tribunes ainsi que les quatre tableaux en couleurs représentant des scènes de la vie de la Vierge au niveau du choeur.
Source : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, juin 2005.
Éléments caractéristiques
Les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce lieu historique sont les suivants : son emplacement au cœur de la ville de Sainte-Marie; la composition de la façade principale symétrique dotée d’éléments gothiques, y compris les trois portes surmontées d’une imposte de forme ogivale au premier niveau, les deux fenêtres latérales et la fenêtre centrale de forme ogivale au deuxième niveau, les contreforts d’angle avec pinacles en flèche au niveau du portail central et des portails latéraux, ainsi que la tour ornée d’une rosace et d’une fenêtre ogivale et surmontée d’un clocher au centre; la nef, les bas-côtés ainsi que les transepts coiffés d’un toit à pignon et l’abside coiffée d’un toit conique; les murs de la nef comptant cinq ouvertures en arc d’ogive; les contreforts avec des pinacles ainsi que les deux fenêtres et l’oculus au niveau des transepts; la voûte à croisée d’ogives à nervures multiples reposant sur des colonnes fasciculées qui surmonte le chœur, la nef centrale et les tribunes; la voûte plate en pente à caissons octogonaux qui orne les chapelles latérales et les bas-côtés; les murs et les plafonds de la voûte finis en plâtre poli avec des ornementations en plâtre uni ou modelé et peint en bleu et en gris nuancés, le tout accentué par des dorures; les colonnes fasciculées de la nef et du chœur arborant des chapiteaux en plâtre sculpté, qui s’élancent pour former la voûte; les arcs brisés au niveau du chœur qui se terminent en culot décoré d’anges; les murs de l’église recouverts d’un décor peint en trompe-l’œil, notamment autour des ouvertures, ainsi que les stations d’un chemin de Croix qui se trouvent sur les murs des bas-côtés, entre les fenêtres; les quatorze tableaux en grisaille représentant des personnages de l’Ancien Testament situés au-dessus des fenêtres des longs pans des tribunes; le maître-autel, de style néogothique, de bois blanc rehaussé de dorures dont les niches sont décorées de petites statues dorées, surmonté d’un tableau de l’Immaculée Conception; les fenêtres doubles, formées d’un vitrail à l’intérieur et d’un verre ordinaire à l’extérieur; la chaire en bois sculpté qui surplombe la nef; le haut-relief de la Madone des Croisades, de bois doré et polychrome, datant de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle; le fini des murs et des plafonds est en plâtre poli peint en blanc et jaune du côté de la sacristie; les divisions en colombage et les planchers recouverts de prélart caoutchouté; la décoration de la sacristie, y compris les portraits des curés qui ont administré l’église et l’autel en bois blanc dont les moulures sont dorées.