Lieu historique national du Canada de la Maison-LeBer-LeMoyne

Lachine, Québec
Vue générale de la maison LeBer-LeMoyne, mai 2001. (© Parks Canada Agency \ Agence Parcs Canada, 2001.)
Vue générale
(© Parks Canada Agency \ Agence Parcs Canada, 2001.)
Adresse : 1, chemin du Musée, Lachine, Québec

Loi habilitante : Loi sur les lieux et monuments historiques (L.R.C. (1985), ch. H-4)
Date de désignation : 2002-11-01
Dates :
  • 1669 à 1671 (Construction)
  • 1669 à 1685 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Charles Le Moyne  (Architecte)
  • Jacques Le Ber  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Maison LeBer-LeMoyne  (Nom de la désignation)
  • Musée de Lachine  (Autre nom)
  • Maison Le Ber-Le Moyne  (Autre nom)
Numéro du rapport de recherche : 2001-027, 2002-003A, 2002-003B

Plaques


Plaque existante: Angle du chemin du Musée et de la rue Saint-Patrick 1, chemin du Musée, Lachine, Québec

Construites entre 1669 et 1671, la maison Le Ber-Le Moyne et sa dépendance comptent encore aujourd'hui parmi les plus vieux édifices associés au commerce des fourrures au Canada. Jacques Le Ber et Charles Le Moyne, deux riches marchands de fourrures montréalais, ont établi ce poste de traite à un carrefour mercantile déjà fréquenté par les Autochtones. Par ses dimensions réduites, sa disposition asymétrique et l'harmonie qu'elle dégage, la maison Le Ber-Le Moyne demeure toujours un bel exemple d' architecture domestique rurale de la Nouvelle-France.

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada de la Maison-LeBer-LeMoyne, un ancien poste de traite des fourrures datant du XVIIe siècle, est situé sur un petit promontoire bordant le canal de Lachine sur le terrain du Musée de Lachine, à Montréal. Tant le bâtiment principal que l’annexe sont de modestes structures de pierre au toit à deux versants et à forte inclinaison. La désignation officielle vise à la fois les deux bâtiments et les terrains sur lesquels ils se trouvent.

Valeur patrimoniale

La maison LeBer-LeMoyne a été désignée lieu historique national du Canada en 2002 car :
— la maison proprement dite et sa dépendance sont, à ce qu’on sache, les plus vieux édifices encore debout associés à Charles Le Moyne et au commerce des fourrures sous le Régime français.

La maison LeBer-LeMoyne a été construite comme poste de traite des fourrures en 1669-1671 pour Jacques Le Ber et Charles Le Moyne, qui l’ont exploité jusqu’en 1685. En 1689 la maison a été endommagée par le feu et le poste de traite a été abandonné en 1695. Entre 1695 et 1946, la maison LeBer LeMoyne a fait l’objet d’une série de rénovations visant à la convertir en résidence. Elle a ensuite été acquise par la ville de Lachine en 1946, qui en a fait un musée. Aujourd’hui, la propriété comprend, outre la maison proprement dite, l’annexe arrière et la dépendance, un bâtiment utilitaire construit en même temps que la maison.

La valeur patrimoniale de la maison LeBer-LeMoyne tient au fait qu’elle témoigne d’une période d’activités historiques et qu’elle est la seule structure entière qui puisse être associée à Charles Le Moyne. Le site a joué un rôle dans le commerce des fourrures sous le Régime français, comme le démontrent la forme et la composition des bâtiments, le lieu et l’implantation de la maison et de la dépendance.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbaux, janvier 2005, 2002, novembre 2001.

Éléments caractéristiques

Parmi les éléments caractéristiques qui confèrent au lieu sa valeur patrimoniale, notons:
— son emplacement sur un petit promontoire bordant le canal de Lachine, à l'ouest du quartier historique de la ville de Montréal, le long d’une importante voie de transport intérieure;
— ses bâtiments de petites dimensions et leur groupement sur le terrain, et la maison qui fait face au canal (autrefois une rivière) et la dépendance arrière perpendiculaire à la maison;
— le tracé de la maison et de l’annexe formant un T, ainsi que le tracé rectangulaire de la dépendance;
— la volumétrie cubique de la maison principale d’un étage et demi, avec son toit à forte inclinaison percé de cheminées;
— la forme et la disposition symétrique des ouvertures de la maison principale;
— l’imposte étroite à trois vitres, au-dessus de la porte de la maison principale;
— la volumétrie d’un étage et demi de l’annexe et de la dépendance, tous deux coiffés de toits à forte inclinaison;
— la forme et la disposition irrégulière des fenêtres de la dépendance et l’absence d’ouverture sur le mur ouest;
— l’absence d’avant-toit sur tous les bâtiments;
— les volets sur tous les bâtiments;
— les matériaux de construction originaux des murs extérieurs de tous les bâtiments, notamment : pierre des champs avec ornementation de maçonnerie sur la maison et sur la dépendance; crépi de chaux et parement de planches à la verticale sur l’annexe; toiture en bardeaux, rives, cadres et volets en bois, portes en planches de bois, fenêtres à battants à carreaux multiples et ferronnerie ancienne;
— les matériaux et le revêtement intérieur d’origine, dont les planchers, les murs, les foyers, la partie voûtée du sous-sol, et la charpente apparente des combles et de la dépendance;
— les vestiges de la main d’œuvre d’origine;
— les techniques de construction de la maison et de la dépendance, dont l’assemblage des murs de maçonnerie et de la charpente du toit;
— les traces de l’aménagement fonctionnel des bâtiments, comme la pièce non cloisonnée du rez-de-chaussée, l’escalier, les combles et le demi-sous-sol de la maison principale et l’aménagement ouvert de la dépendance;
— l’intégrité des espaces entre la maison, son annexe et la dépendance;
— les vestiges archéologiques trouvés aux alentours de la maison et de la dépendance, en particulier ceux associés aux débuts du commerce des fourrures et à l’occupation du lieu par les peuples des Premières nations.