Bâtiment de l'horticulture #55

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Ottawa, Ontario
Vue de l'extérieur du bâtiment de l'horticulture, qui montre l’entrée principale placée au centre, sous un arc en pierre, et une travée centrale en saillie avec un toit à pignon qui perce la ligne faîtière, 1995. © Department of Agriculture / Ministère de l'Agriculture, Patricia Armstrong, 1995.
Façade principale
© Department of Agriculture / Ministère de l'Agriculture, Patricia Armstrong, 1995.
Vue de l'extérieur du bâtiment de l'horticulture, qui montre l’entrée principale placée au centre, sous un arc en pierre, et une travée centrale en saillie avec un toit à pignon qui perce la ligne faîtière, 1995. © Department of Agriculture / Ministère de l'Agriculture, Patricia Armstrong, 1995.Vue du côté du bâtiment de l'horticulture, qui montre les murs en stuc et ses fenêtres et lucarnes irrégulièrement espacées, 1995. © Department of Agriculture / Ministère de l'Agriculture, Patricia Armstrong, 1995.
Adresse : Lieu historique national de la Ferme-Expérimentale-Centrale, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1997-06-05
Dates :
  • 1930 à 1930 (Construction)
  • 1937 à 1937 (Significative)
  • 1943 à 1943 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • Ministère des Travaux publics  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Bâtiment 55  (Autre nom)
Ministère gardien Agriculture et Agroalimentaire Canada
Référence du rapport BEEFP 96-134
Numero RBIF : 08625 00

Description du lieu patrimonial

Le bâtiment de l’horticulture, aussi connu sous le nom de bâtiment 55, se trouve sur la voie d’accès menant au lieu historique national du Canada de la Ferme-Expérimentale-Centrale, à Ottawa. Ce bâtiment de deux étages à toit en croupe est caractérisé par sa façade principale, de style néo-Tudor. Ses principales caractéristiques sont l’étage en saillie décoré de faux-colombage et un avant-corps central qui renferme l’entrée principale, sous un arc de pierre, et qui est surmonté d’un toit à pignon à faux-colombage. À l’arrière, le bâtiment présente une longue aile revêtue de stuc coiffé d’un toit en mansarde percé par de nombreuses lucarnes. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

Le bâtiment de l’horticulture est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe dans son milieu.

Valeur historique
Le bâtiment de l’horticulture est associé au réseau de fermes expérimentales du Canada. Il montre qu’autrefois, la recherche et l’éducation étaient les principales fonctions de ce réseau. Le bâtiment a été construit alors qu’E.S. Archibald assumait la direction et encourageait une démarche systématique et spécialisée à l’égard de la recherche. L’édifice était le lieu de travail de Malcolm Bancroft Davis, dont les travaux initiaux ont porté sur l’entreposage des fruits et des légumes et ont mené à certaines des premières innovations dans l’industrie des aliments congelés et dans les domaines de la déshydratation et de l’emballage des légumes. Davis a compté parmi les cinq membres fondateurs de l’Institut agricole du Canada en 1920 et a contribué à la formation de la Société canadienne en science horticole en 1956. En 1980, il a été élu au Temple canadien de la renommée agricole. L’édifice évoque aussi une période de croissance urbaine à Ottawa, alors que les installations fédérales ont pris de l’expansion pendant les années de la grande crise. L’agrandissement du bâtiment s’inscrivait aussi dans l’évolution matérielle de la Ferme, qui peut être liée à un mouvement conscient vers les méthodes modernes et scientifiques appliquées à la recherche agricole et horticole.

Valeur architecturale
La valeur du bâtiment de l’horticulture découle de sa très belle conception esthétique qui combine les styles néo-Queen Anne et néo-Tudor. Le bloc avant, construit en 1930, avec son faux-colombage, son entrée surmontée d’un arc en pierre et sa travée centrale en saillie, à toit en pignon, illustre le mieux l’esthétique des styles architecturaux de type « renouveau » populaires à l’époque. La bonne fonctionnalité de l’intérieur combine bureaux, salles de travail et laboratoires. La qualité de l’exécution et des matériaux est visible dans les détails de la finition, comme le briquetage, les détails en pierre, le faux-colombage, les murs en stuc et le toit en mansarde, éléments typiques des styles néo-Queen Anne et néo-Tudor.

Valeur environnementale
Le bâtiment de l’horticulture s’accorde avec le caractère pittoresque de la ferme expérimentale où il est situé et est connu dans les environs immédiats.

Sources: Kate MacFarlane, Ferme expérimentale centrale, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 96-134; Bâtiment de l’horticulture, bâtiment 55, Ferme expérimentale centrale, Ottawa (Ontario), Énoncé de la valeur patrimoniale, 96-134.

Éléments caractéristiques

Les éléments suivants, qui définissent le caractère du bâtiment de l’horticulture, devraient être respectés.

La bonne combinaison des styles néo-Queen Anne et néo-Tudor, sa bonne fonctionnalité et la qualité des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la volumétrie sur deux étages formée par un bloc avant coiffé d’un toit en croupe avec des lucarnes à toit en appentis et une longue aile arrière dont le toit en mansarde est percé de plusieurs lucarnes; l’organisation symétrique de la façade avant, avec l’entrée principale placée au centre, sous un arc en pierre, et une travée centrale en saillie avec un toit à pignon qui perce la ligne faîtière; le sous-sol élevé en pierre, le rez-de-chaussée revêtu de brique et l’étage en saillie avec sa finition en faux-colombage et son remplissage de stuc; l’aile arrière avec ses murs en stuc et ses fenêtres et lucarnes irrégulièrement espacées; le plan intérieur qui combine bureaux, salles de travail et laboratoire.

La façon dont le bâtiment de l’horticulture s’harmonise avec le caractère pittoresque de la ferme expérimentale où il est situé et est un repère familier dans les environs immédiats, c’est-à-dire : son style néo-Queen Anne et néo-Tudor et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins; sa relation avec les bâtiments voisins comme le bâtiment des services (bâtiment 56) et l'annexe de la technologie laitière (bâtiment 57); son emplacement bien en vue et en évidence sur la voie d’accès et son rôle comme élément d’un grand ensemble agricole, qui font qu’il est connu des visiteurs et du personnel.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice de l'horticulture (bâtiment no 55) de la Ferme expérimentale centrale a été construit en plusieurs phases selon des plans qui ont probablement été tracés par le ministère des Travaux publics. Bien que l'on ne connaisse pas toutes les dates de construction des divers éléments, l'on sait qu'une partie de la longue aile à l'arrière du bâtiment existait avant l'ajout du bloc avant qui date de 1930, époque à laquelle l'aile a été modifiée pour que son apparence s'harmonise avec celle de la nouvelle construction. D'autres ajouts ont été construits en 1937 et en 1943. L'édifice est actuellement occupé par le Centre de recherches sur les aliments, Direction générale de la recherche d'Agriculture Canada, et par l'administration centrale du Ministère. Agriculture Canada est le gardien du site historique national de la Ferme expérimentale centrale. Voir le rapport 96-134 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'édifice de l'horticulture de la Ferme expérimentale centrale a été désigné « édifice reconnu » principalement en raison de ses qualités historiques et environnementales, mais aussi pour sa conception architecturale. Il est étroitement associé au travail de Malcolm Bancroft Davis, nommé horticulteur fédéral en 1933 et considéré comme l'un des pionniers en horticulture au Canada.

Le réseau des fermes expérimentales du Canada a été inauguré le 2 juin 1886, avec l'adoption d'une loi qui autorisait l'établissement de cinq fermes. La Ferme expérimentale centrale à Ottawa devait être la station principale. La construction de l'édifice de l'horticulture a coïncidé avec le mandat du directeur E.S. Archibald qui a encouragé une démarche systématique et spécialisée à l'égard de la recherche. L'édifice illustre le rôle de la recherche qui, avec l'éducation, a constitué les principales fonctions du réseau des fermes expérimentales du Canada.

L'édifice de l'horticulture était la résidence où travaillait Malcolm Bancroft Davis, dont les travaux initiaux concernant l'entreposage des fruits et des légumes ont mené à certaines des premières innovations dans l'industrie des aliments congelés et dans les domaines de la déshydratation et de l'emballage des légumes. Davis a aussi été l'un des cinq membres fondateurs de l'Institut agricole du Canada en 1920; il a contribué à la formation de la Société canadienne de science horticole en 1956 et il a été élu au Temple canadien de la renommée agricole en 1980.

L'édifice de l'horticulture occupe un emplacement proéminent sur la promenade, un chemin qui traverse la Ferme d'ouest en est. Ses rapports avec les structures voisines comme l'entrepôt (no 56) et l'édifice de la technologie laitière (no 57) n'ont pas changé essentiellement depuis 1936. La valeur de l'édifice de l'horticulture en tant que point d'intérêt visuel découle en grande partie de son intégration au grand complexe de bâtiments agricoles situés le long de la promenade.

Le bâtiment combine les styles Queen Anne et néo-Tudor. L'agrandissement de l'édifice de l'horticulture dans les années 1930 correspond à une période de croissance urbaine à Ottawa, alors que les installations fédérales ont pris de l'expansion pendant les années de la grande crise. Cet agrandissement s'inscrivait aussi dans l'évolution matérielle de la Ferme, qui peut être liée à un mouvement conscient vers les méthodes modernes et scientifiques appliquées à la recherche agricole et horticole.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'édifice de l'horticulture repose sur certains éléments de sa conception architecturale et sur son rôle comme élément constituant de l'exploitation de la Ferme. Le volume architectural, d'échelle résidentielle, consiste en un bloc compact de deux étages (à l'avant), et d'une aile arrière d'un étage et demi.

C'est la partie avant, construite en 1930, qui illustre le mieux l'esthétique des styles architecturaux de type « renouveau » alors populaires. Cette partie du bâtiment fait appel au demi-boisage décoratif et aux contrastes de textures associés au style dans ses manifestations tardives. Le bâtiment est une structure attrayante, à toit en croupe, avec un sous-sol élevé en pierre, un rez-de-chaussée revêtu de brique et un premier étage en saillie, dont la finition est une imitation de demi-boisage avec un remplissage en stuc. La façade principale est disposée symétriquement, avec au centre l'entrée principale sous un arc de pierre. On retrouve au premier étage une baie centrale en saillie avec un toit à pignon qui perce la ligne faîtière. Le maintien de la volumétrie, des détails et des éléments de finitions, et le rétablissement des éléments et volumes disparus ou modifiés, quand l'occasion se présentera, rehausseraient la valeur patrimoniale tant de l'intérieur que de l'extérieur de cette partie de d'édifice.

L'aile arrière est le produit de nombreuses modifications et ne possède pas la clarté de conception que manifeste la partie avant. Une variété de murs dénote divers ajouts précédant ou suivant la construction de la partie avant de 1930. De la même façon, les fenêtres et les lucarnes sont espacées irrégulièrement, bien que les ouvertures originales aient les mêmes dimensions. Il faudrait néanmoins, lors de futures interventions, respecter les murs en stuc et le toit en mansarde issus des rénovations des années 1930.

Les matériaux de finition et les détails font partie intégrante des styles Queen Anne et néo-Tudor. Quand l'occasion se présentera, le remplacement des fenêtres actuelles par des modèles à guillotine ou à battant de bois, en conformité avec l'échelle et la conception initiales, améliorerait l'apparence extérieure générale du bâtiment. De la même manière, des améliorations pourraient être apportées en maintenant ou en rétablissant la pleine hauteur des fenêtres et en déplaçant les évents de laboratoire sur le toit. L'utilisation d'une gamme de matériaux de construction des années 1930 - maçonnerie et demi-boisage avec remplissage de stuc à l'extérieur, et cloisons sèches ou plâtre ainsi que boiseries d'époque à l'intérieur - conviendrait pour toute nouvelle intervention.

L'intérieur est composé d'une combinaison de bureaux, de salles de travail et de laboratoires. À l'avant du bâtiment, l'utilisation actuelle comme bureaux convient au caractère résidentiel. L'aile arrière contient des bureaux, des salles de travail et des laboratoires spécialisés dans les produits chimiques lourds. Bien que les laboratoires ne correspondent pas tout à fait à l'échelle résidentielle de l'édifice, l'implantation d'un bon système de ventilation de laboratoire, avec des évents en toiture espacés régulièrement, atténuerait l'incidence visuelle sur le bâtiment, notamment par l'élimination des obstructions des fenêtres et le relèvement des plafonds au-dessus des linteaux des fenêtres.

Toute modification des terrains entourant le bâtiment devrait être soigneusement étudiée pour assurer le maintien des rapports traditionnels entre l'édifice de l'horticulture, l'entrepôt et l'édifice de la technologie laitière. En outre, il ne faudrait pas atténuer la présence visuelle du bâtiment sur la promenade.