Tour de phare
Édifice fédéral du patrimoine classé
Gaspé, Québec
Panorama
© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, J.F. Bergeron, 2001.
Adresse :
Route 132, Station de phare de Cap-des-Rosiers, Gaspé, Québec
Loi habilitante :
La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation :
1994-03-31
Dates :
-
1854 à 1858
(Construction)
Événement, Personne, Organisation :
Autre nom(s):
-
Tour de phare du Cap-des-Rosiers
(Autre nom)
Ministère gardien
Pêches et Océans Canada
Référence du rapport BEEFP
93-062
Numero RBIF :
05209 00
Description du lieu patrimonial
Le Phare du Cap-des-Rosiers est une grande et simple tour tronconique en calcaire, parée de marbre blanc et coiffée d’une lanterne à facettes. Le phare est situé à l’extrémité de la Péninsule de la Gaspésie, tout près du village de Cap-des-Rosiers et du parc national Forillon. Le phare a été reconnu comme Lieu historique national en 1977 et il est considéré comme le modèle du genre par la division québécoise de la Garde côtière canadienne. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
Le Phare du Cap-des-Rosiers est un bâtiment fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique et de sa valeur architecturale et environnementale.
Valeur historique :
Le Phare du Cap-des-Rosiers constitue l’un des meilleurs exemples du thème historique national de l’aide à la navigation. Situé à l’extrémité de la Péninsule de la Gaspésie, ce bâtiment est un phare très important qui sert à l’ensemble du trafic maritime pénétrant dans l’estuaire du Saint-Laurent à partir du Golfe. En tant que tour de style « impérial », le Phare du Cap-des-Rosiers tire son origine des pressions qu’exerçaient les armateurs de navires à vapeur auprès du gouvernement colonial afin d’améliorer la sécurité maritime et le système d’aides à la navigation le long du Saint-Laurent. La présence de ce phare a aussi contribué à la croissance des ports du Saint-Laurent, notamment ceux de Québec et Montréal.
Valeur architecturale :
Le Phare du Cap-des-Rosiers est un excellent exemple des premiers phares en pierre de style « impérial ». La tour du phare, un bâtiment circulaire en pierre calcaire au profil gracieusement effilé, est symétrique et son ornementation simple se caractérise par une lanterne bien proportionnée dotée de grandes facettes qui exprime clairement la fonction utilitaire du bâtiment. Phare dont la hauteur est la plus grande au Canada, sa construction robuste témoigne également d’une exécution de la plus haute qualité et de l’emploi de matériaux durables, tels le calcaire extrait des carrières du bassin de Gaspé et le parement lisse en marbre blanc.
Valeur environnementale :
Situé à l’extrémité de la Péninsule de la Gaspésie, le Phare du Cap-des-Rosiers renforce le caractère théâtral de son environnement maritime. Élément incontournable dans le paysage en raison de sa taille et de sa silhouette, le phare est un point de repère visuel prédominant et un symbole de la région, de même qu’un modèle du genre pour la division québécoise de la Garde côtière canadienne.
Sources :
Gordon Fulton, Phare, Cap-des-Rosiers (Québec). Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche 93-62.
Phare, Cap-des-Rosiers (Québec). Énoncé de la valeur patrimoniale 93-62.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du Phare du Cap-des-Rosiers devraient être respectés, par exemple :
Sa conception raffinée en tant que phare en pierre de style « impérial », son aménagement fonctionnel et la qualité exceptionnelle de ses matériaux et de son exécution, qui se manifestent par :
La forme et les proportions élégantes de la tour ronde qui consiste en un fût tronconique d’une hauteur de 112 pieds sur lequel repose une lanterne à facettes multiples; Les murs massifs et dépourvus d’ornementation de même que l’empreinte au sol de forme circulaire, qui correspondent à la fonction utilitaire du bâtiment; La répartition fonctionnelle à intervalles réguliers des quatre petites fenêtres à guillotine et à multiples carreaux, l’une au-dessus de l’autre; L’aménagement intérieur simple qui comprend l’escalier en colimaçon avec sa main courante tubulaire s’étirant jusqu’au au sommet de la tour; La construction des épais murs extérieurs en pierre calcaire très durable et l’utilisation d’un parement extérieur en marbre blanc; L’ornementation extérieure minimale, telles les petites traverses métalliques qui supportent la galerie de la lanterne; Le dispositif optique d’origine qui est toujours en place.
La façon dont le phare renforce le caractère théâtral de son environnement maritime et son statut de point de repère, qui se manifestent par :
Sa relation avec le groupe de bâtiments de service et le caractère rudimentaire et désolé du site à la base du phare; Sa prédominance visuelle découlant de son emplacement en bordure d’une falaise, sa conception simple et élégante de même que sa taille imposante et sa couleur qui contribuent toutes à lui donner sa silhouette caractéristique, blanche et élancée.
Énoncé de valeur patrimoniale
Avis de non-responsabilité -
L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.
Le phare de Cap-des-Rosiers a été érigé entre 1854 et 1858. Les plans ont été dessinés par John Page, ingénieur en chef au ministère des Travaux publics. Le revêtement extérieur de brique et de stucco de la tour en pierre a été remplacé par de la brique blanche en 1954, laquelle a, à son tour, été remplacée, en 1984, par de la pierre de marbre blanc. La maison attenante a été démolie en 1957. De nouvelles portes et fenêtres ont été installées au milieu des années 1980. Le phare est entièrement automatisé. Ce sont le ministère des Transports et la Garde côtière canadienne qui ont la garde du bâtiment. Consulter le rapport 93 62 du BEEFP.
Raisons de la désignation
Le phare a été désigné édifice classé en raison des liens qu'ils présente avec certains faits historiques, de son importance en matière d'architecture et de sa valeur par rapport au décor environnant.
La construction de ce phare à l'embouchure du fleuve Saint Laurent est associée à l=aménagement des ports de Québec et de Montréal. Elle évoque aussi les pressions exercées par les propriétaires de navires à vapeur pour que le gouvernement améliore la sécurité des transports maritimes afin de réduire les pertes de navires marchands sur cette importante voie de navigation commerciale.
Le phare de Cap-des-Rosiers est le plus élevé au Canada. C'est aussi un spécimen ancien de tour conique construite en pierre. La tour, caractéristique des phares en pierre dits 'impériaux', possède une silhouette imposante et pourtant simple; elle est symétrique et ses détails sont sobres. La lanterne à facettes, bien proportionnée et de grande dimension, s'harmonise bien à la tour et exprime clairement la fonction utilitaire de l'architecture.
Le caractère maritime très simple de l'endroit et les rapports qu'on peut observer entre la tour et ses dépendances sont en grande partie intacts. La taille et la silhouette de la tour font d'elle un pôle d'attraction parmi l'ensemble des éléments avoisinants; la tour s'intègre ainsi au décor maritime en tant qu'élément fonctionnel. Le phare est une attraction C il est, en fait, une des tours les plus connues dans la région C et occupe une place de choix dans les publications touristiques.
Éléments caractéristiques
La valeur patrimoniale du phare réside dans sa masse et ses proportions hors tout, les matériaux mis en œuvre, les détails d'architecture, la disposition intérieure et les rapports qu'on observe entre la tour et ses abords.
La masse consiste dans un fût circulaire conique et de grande hauteur qui supporte une lanterne à facettes multiples. La simplicité de la masse extérieure et du tracé circulaire traduit bien la fonction utilitaire de l'ouvrage; on doit donc faire attention à ce que la clarté de cette expression ne soit jamais affaiblie. Le profil de la tour, avec sa plateforme en saillie et ses contrefiches en métal, est aussi inhérent au caractère de l'ouvrage, tout comme les proportions et la taille de la lanterne.
Le caractère imposant du bâtiment tient à la simplicité des formes et au fait que les décorations sont réduites au minimum. Les fenêtres sont petites et ornées de détails très simples. Le revêtement actuel en marbre blanc, qui présente des détails tout simples, a du prix parce qu'il traduit l'évolution du caractère de la tour; c'est pourquoi il mérite l'attention de spécialistes de la conservation et la mise en application d'un programme d'entretien permanent. Le balcon de veille est soutenu par des contrefiches en métal au lieu de consoles en pierre. Le caractère utilitaire de ces contrefiches a une part dans la richesse visuelle de l'œuvre et s'harmonise avec l'apparence très simple de la tour; il faut donc les préserver.
Les portes et les fenêtres à guillotine à carreaux multiples sont des pièces de remplacement qui sont compatibles avec les pièces d'origine et qui ont une part dans l'ornementation et l'intérêt visuel de la tour. La disposition des portes et des fenêtres est simple et fonctionnelle, les quatre fenêtres étant placées les unes au-dessus des autres. Il importe qu'aucune autre ouverture ne soit pratiquée dans le fût de la tour.
L'escalier intérieur en colimaçon, que protège un simple garde-corps en tuyau, devra être conservé. Dans la mesure où c'est faisable, on préservera les revêtements intérieurs anciens qui ont subsisté à ce jour et on les intégrera à tout nouvel aménagement.
Le paysage austère du phare, où il n'y arbre ni arbuste, est typique des stations de phare situées dans un milieu marin hostile; aussi faut-il veiller à ce que rien ne change. L'agencement des routes et des sentiers souligne la fonction utilitaire de l'aménagement extérieur et doit être respecté.