Édifice azimut sud

Édifice fédéral du patrimoine classé

Ottawa, Ontario
Vue générale de l'Édifice azimut sud, 1992. (© Department of Energy, Mines and Resources / Ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources, 1992.)
Vue générale
(© Department of Energy, Mines and Resources / Ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources, 1992.)
Adresse : Lieu historique national de la Ferme-Expérimentale-Centrale, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1992-12-10
Dates :
  • 1912 à 1912 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • David Ewart, architecte en chef du ministère des Travaux publics  (Architecte)
Ministère gardien Ressources naturelles Canada
Référence du rapport BEEFP 92-041
Numero RBIF : 08625 00

Description du lieu patrimonial

L’Édifice azimut sud est un petit bâtiment en pierre, pittoresque et de style gothique, qui se caractérise par un socle en pierres bosselées, une corniche crénelée et des ouvertures protégées par des persiennes en ardoise. Situé à l’extrémité nord de la Ferme expérimentale centrale sur un campus délimité par l’avenue Carling et la promenade de l’Observatoire, cet édifice forme un ensemble pittoresque avec l’Observatoire fédéral et l’Édifice de la photo équatoriale (1914). La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’Édifice azimut sud est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique et de sa valeur architecturale et environnementale.

Valeur historique :
L’Édifice azimut sud est considéré comme un prolongement de l’Observatoire fédéral, car il a déjà joué un rôle d’appui pour les activités scientifiques de l’observatoire et il abritait du matériel astronomique. À ce titre, il est l’un des meilleurs exemples de l’important thème historique national du progrès de la recherche en sciences pures et appliquées au Canada. Construit pour faciliter le travail de cartographie de l’ouest du Canada par le biais de l’analyse et de l’application de l’astronomie de position, l’observatoire offrait également un centre de calibre international pour la recherche en astronomie et en géophysique et est devenu un symbole national puisque c’est de ce bâtiment qu’était donnée l’heure officielle de l’Observatoire fédéral.

Aligné sur le méridien d’origine, l’Édifice azimut sud était essentiel au bon fonctionnement du télescope à cercle méridien qui se trouvait dans l’ancienne annexe de l’Observatoire. Construit pour aider à définir l’azimut, l’Édifice azimut sud contenait auparavant un télescope et un socle correspondant à l’emplacement du méridien, qui indiquait une position au sud du télescope à cercle méridien de l’Observatoire fédéral.

L’Observatoire fédéral est l’un des quatre bâtiments publics majeurs construits à Ottawa au cours des années d’expansion du gouvernement de Wilfrid Laurier, témoignant des efforts de ce Premier ministre pour faire d’Ottawa, la « Washington du Nord » et marquant le début de la transformation d’Ottawa, alors un petit centre forestier, en véritable capitale. Parmi les scientifiques de renommée nationale directement associés à l’observatoire, on compte ses cofondateurs William Frederick King et Otto Julius Klotz, ainsi que John Stanley Plaskett.

Valeur architecturale :
L’Édifice azimut sud est un excellent exemple d’un mélange des styles néo-roman et classique édouardien. Destiné à entreposer du matériel astronomique, ce bâtiment simple à un étage ressemble à une petite tour médiévale. Construit à l’aide des meilleurs matériaux et d’une qualité d’exécution exceptionnelle, il se caractérise par une corniche crénelée et des ouvertures protégées par des persiennes en ardoise ainsi qu’un riche assortiment de pierres, notamment un socle de calcaire bosselé, des murs en grès brut bigarré de Nepean ainsi que des chaînages d’angle et des bordures de porte et de fenêtre en grès taillé de Sackville.

Valeur environnementale :
L’Édifice azimut sud renforce, au sein de la Ferme expérimentale centrale, le caractère pittoresque du campus de l’observatoire en raison de sa conception et ses matériaux raffinés. Cet édifice, composante essentielle de l’ensemble harmonieux qui comprend l’Observatoire fédéral et l’Édifice de la photo équatoriale, est bien connu des résidents d’Ottawa depuis longtemps.

Sources : Jacqueline Hucker, Observatoire fédéral, Édifice azimut sud et Édifice de la photo équatoriale, Ottawa (Ontario). Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapports de recherche 92-35, 92-41 et 92-42; Observatoire fédéral, Édifice azimut sud et Édifice de la photo équatoriale, Ottawa (Ontario). Énoncés de la valeur patrimoniale 92-35, 92-41 et 92-42.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques suivants de l’Édifice azimut sud devraient être respectés.

Son mélange éclectique des styles néo-roman et classique édouardien, son excellente conception fonctionnelle et la qualité exceptionnelle de ses matériaux et de leur mise en œuvre se manifestent par : la forme et la composition symétrique du bâtiment; l’aménagement fonctionnel simple du bâtiment, qui avait pour fonction d’abriter un socle à l’emplacement du méridien sur lequel était posé un télescope; l’ornementation extérieure raffinée et flamboyante qui se caractérise par le socle de calcaire bosselé, les murs en grès brut bigarré de Nepean formant un contraste avec la corniche et les bordures de fenêtre et de porte en grès lisse de Sackville; la corniche crénelée en pierre et les persiennes en ardoise des fenêtres.

La manière dont le bâtiment renforce le caractère pittoresque du campus de l’observatoire au sein de la Ferme expérimentale centrale se manifeste par : sa conception et ses matériaux raffinés qui contribuent à sa relation harmonieuse avec l’Observatoire fédéral et l’Édifice de la photo équatoriale pour former un ensemble pittoresque; son emplacement sur la ligne du méridien d’origine, au sud de l’ancien télescope à cercle méridien qui se trouvait dans l’annexe de l’Observatoire fédéral.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'Observatoire fédéral a été construit en 1902-1904 selon les plans de David Ewart, Architecte en chef du ministère des Travaux publics de 1896 à 1914. L'Édifice azimuth sud (1912) et l'Édifice de la photo équatoriale (1914) sont des structures apparentées. L'Observatoire est actuellement occupé par la Commission géologique du Canada. Énergie, Mines et Ressources en est le ministère gardien. Voir les rapports 92-35, 92-41 et 92-42 du BEEFP.

Raisons de la désignation

L'Observatoire fédéral et les structures qui lui sont associées ont été désignés « édifices classés » en raison de l'importance architecturale et historique de l'ensemble et aussi de leur valeur environnementale.

L'un des quatre principaux édifices publics construits à Ottawa au cours des années d'expansion du gouvernement de Wilfrid Laurier, l'Observatoire fédéral possède un éclat que l'on ne retrouve pas dans les autres bâtiments fédéraux de l'époque, à Ottawa. Puisqu'il était destiné à être situé sur la Colline du Parlement, le bâtiment a été personnellement conçu par l'architecte en chef Ewart. Superbe combinaison de styles néo-roman et classique édouardien, la conception marie des éléments qui évoquent les établissements de haut savoir avec un goût contemporain pour les bâtiments classiques grandiloquents surmontés de dômes intéressants. L'Édifice azimuth sud et l'Édifice de la photo équatoriale, conçus pour soutenir les travaux scientifiques de l'Observatoire, ont reçu le même traitement extérieur soigné.

Sur le plan historique, l'Observatoire illustre le thème de la recherche pure et appliquée à l'échelle nationale, rappelant le rôle de l'astronomie dans l'étude de l'Ouest du Canada et les travaux de calibre mondial en astronomie et en géophysique. En outre, en tant que source de l'heure officielle, le bâtiment est reconnu nationalement. Parmi les scientifiques de renommée nationale directement associés à l'Observatoire, on compte William Frederick King, Otto Julius Klotz et John Stanley Plaskett.

La valeur intrinsèque des trois édifices est rehaussée par l'intégrité de leur cadre formel qui évoque celui d'un campus et les rapports harmonieux avec la Ferme expérimentale centrale.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de l'Observatoire fédéral réside dans le mariage magistral des exigences esthétiques et fonctionnelles, dans les matériaux robustes ainsi que dans les couleurs et les textures qui distinguent son extérieur. Le grès lisse et rouge de Sackville offre un contraste marqué avec les murs de grès de Nepean ' tacheté et à l'aspect brut ' , définissant de manière vive le contour des fenêtres et des portes et traçant des bandeaux continus autour du bâtiment. Des éléments de cuivre et de la ferronnerie décorative ajoutent à l'intérêt visuel de l'ensemble.

La tour de quatre étages est le centre architectural et scientifique du bâtiment; elle comporte l'entrée principale ainsi que le pilier de 13 pieds de diamètre qui a déjà soutenu le télescope. Elle est la plus décorée des composantes du bâtiment : des chapiteaux à feuillage flanquent l'entrée néo-romane; d'autres séparent les fenêtres du tambour; des inscriptions et des armoiries gravées surmontent l'entrée; une ligne compacte de consoles soutient le balcon du tambour, qui est encerclé par une balustrade conçue pour s'harmoniser avec la ferronnerie des édifices du Parlement, et le grand cadran situé au centre du tambour rappelle l'ancienne fonction de l'Observatoire consistant à donner l'heure officielle. La tour culmine en un dôme rétractable de cuivre, qui est encore en bon état de fonctionnement.

La tour sert d'axe aux deux ailes à toit plat et à façades identiques, créant une forte impression de symétrie et d'ordre qu'il faudrait éviter de compromettre.

Bien que l'apparence générale de l'Observatoire soit relativement intacte, d'importantes modifications ont été apportées : une cage d'escalier a été ajoutée à travers le toit en arrière du dôme dans le cadre des projets des années 1960, deux grosses souches de cheminée ont été enlevées, et les fenêtres et les portes ont été remplacées par des modèles en métal incompatibles. Compte tenu de la conception soigneuse de la façade, toutes ses caractéristiques méritent d'être soigneusement préservées. Une attention particulière devrait aussi être accordée à la conservation des ouvrages en pierre et en cuivre. Il faudrait aussi envisager de revenir à un modèle de fenêtres plus conforme à celui qui apparaît sur les photographies anciennes, et chercher à atténuer l'incidence visuelle de la cage d'ascenseur.

L'intérieur est en excellent état. La disposition originale ainsi que les éléments qui définissent le caractère des anciens bureaux gouvernementaux ' murs de brique jaune, carreaux de sol en céramique, plinthes moulées, appareils d'éclairage originaux et portes de bureau à panneaux et impostes ' sont intacts et méritent d'être préservés. L'enlèvement de la rampe en fer forgé de l'escalier tournant pour permettre l'installation de la cage d'ascenseur est malheureux. La section de rampe qui reste au haut de l'escalier doit être conservée comme témoignage de la configuration initiale.

L'Édifice azimuth sud et l'Édifice de la photo équatoriale ont été construits avec les mêmes matériaux que l'Observatoire et ils souffrent de négligence. Les bâtiments devraient être stabilisés et les éléments qui rappellent leur rôle scientifique antérieur devraient être préservés, comme les louves en ardoise de l'Édifice azimuth sud et l'escalier qui mène au dôme de l'Édifice de la photo équatoriale.

Les trois bâtiments forment un ensemble pittoresque qui s'harmonise avec le cadre naturel de la Ferme expérimentale. Une photographie aérienne de 1946 montre les voies de circulation sinueuses originales qui sont largement intactes et des massifs fleuris fantaisistes en forme d'étoile qui sont disparus. L'aménagement paysager devrait être géré selon le concept initial.