Maison Papineau

Édifice fédéral du patrimoine classé

Montréal, Québec
Façade de la Maison Papineau vue de la rue Bonsecours, montrant son style général, sa volumétrie et son parement, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins, 1990. (© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, 1990.)
Façade frontale
(© Parks Canada Agency/Agence Parcs Canada, 1990.)
Adresse : 440, rue Bonsecours, Lieu historique national du Canada Louis-Joseph-Papineau, Montréal, Québec

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1995-03-30
Dates :
  • 1785 à 1785 (Construction)

Événement, Personne, Organisation :
  • Louis-Joseph Papineau  (Architecte)
Autre nom(s):
  • Maison de Louis-Joseph-Papineau  (Autre nom)
Ministère gardien Parcs Canada
Référence du rapport BEEFP 90-025
Numero RBIF : 56459 00

Description du lieu patrimonial

La maison Papineau se trouve dans la rue Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, au lieu historique national du Canada Louis-Joseph-Papineau. Ce bâtiment en pierre et en brique, coiffé d’un toit en métal, se distingue par sa façade néoclassique dont le parement en bois imite la pierre de taille. Les fenêtres rectangulaires et les ouvertures couvertes d’un arc sont disposées de façon symétrique sur la façade avant du bâtiment. Le toit est percé de deux rangées de fenêtres à lucarnes. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

La maison Papineau est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.

Valeur historique
La maison Papineau est étroitement associée à l’histoire politique du Canada, et plus particulièrement au système constitutionnel colonial britannique. La carrière politique de Louis-Joseph Papineau se situe au cœur des enjeux politiques et sociaux vécus au Bas-Canada pendant la première moitié du XIXe siècle, lorsqu’il habitait cette maison à Montréal. La maison a été désignée un lieu historique national en 1968.

Valeur architecturale
La valeur de la maison Papineau découle de sa très belle conception esthétique, qui combine diverses influences stylistiques. Le bâtiment se distingue par sa façade néoclassique dont le parement en bois imite la pierre de taille et par l’élégance de l’espace intérieur. La très haute fonctionnalité du bâtiment se voit dans le plan intérieur, divisé en quatre niveaux, l’esprit des circulations intérieures et l’agencement des pièces à la française. Le parement de bois, qui imite la maçonnerie, ainsi que les finitions et les détails intérieurs témoignent de l’excellente qualité de l’exécution et des matériaux.

Valeur environnementale
La maison Papineau a exercé une influence profonde sur l’architecture historique du Vieux-Montréal et continue d’affirmer le caractère historique du paysage de rue où elle est située. En tant que lieu historique national, le bâtiment est bien connu dans le Vieux-Montréal.

Sources : Yvan Fortier avec la collaboration de Michel Bédard et d’André Sévigny, La maison de Louis-Joseph Papineau, Montréal (Québec), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, rapport 90-025; Maison de Louis-Joseph Papineau, Montréal (Québec), Énoncé de la valeur patrimoniale, 90-025.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de la maison Papineau, devraient être respectés.

Sa très bonne conception esthétique, sa très haute fonctionnalité et l’excellente qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire : le volume du bâtiment, qui consiste en une structure principale coiffée d’un toit en métal percé de lucarnes avec un passage qui relie la maison à une annexe en pierre au bout de laquelle se trouve le garage; le mélange de diverses influences stylistiques comme la façade néoclassique à parement en bois qui imite la pierre pour créer, dans la tradition palladienne, une délimitation nette entre le rez-de-chaussée et l’étage; le plan intérieur, sur quatre niveaux - soit deux étages principaux et deux étages en comble; les circulations intérieures, notamment l’agencement des pièces à la française et le décor menuisé et plâtré puisant au répertoire néoclassique; le système de chauffage mis au point par Papineau; le parement en pierre de la façade qui protège le mur de maçonnerie et isole la maison; les fenêtres de la façade avec leurs panneaux de bois décoratifs, les linteaux et les allèges; la façade arrière au traitement en pierre de carrière, avec des pierres de taille autour des baies; le vestibule intérieur, le balcon intérieur, l’enfilade des pièces avec les détails des boiseries, le salon avec son haut plafond et le foyer de style néo-gothique et la chambre principale et l’antichambre.

La façon dont la maison Papineau renforce le caractère historique du paysage de rue où elle est située dans le Vieux-Montréal et est un bâtiment bien connu, c’est-à-dire : son style général, sa volumétrie et son parement, qui s’harmonisent avec les bâtiments voisins; son alignement avec les bâtiments voisins, qui assure une continuité harmonieuse des façades le long de la rue Bonsecours; son rapport avec la cour arrière remise en état, qui reprend les intentions stylistiques de Papineau en ce qui a trait à l’aménagement du paysage de rue; sa visibilité dans la rue et le fait qu’elle est connue dans les environs comme lieu historique national, ce qui en fait un bâtiment bien connu des personnes qui habitent le secteur et des gens qui visitent le Vieux-Montréal.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

ÉNONCÉ DE VALEUR PATRIMONIALE

Montréal , Québec
Maison de Louis-Joseph Papineau
440, rue Bonsecours

La maison de Louis-Joseph Papineau a été construite en 1785 à la demande du colonel John Campbell sur un terrain qui avait appartenu à Joseph Papineau, grand-père de Louis-Joseph. D'importantes transformations ont été effectuées en 1831-32 par Papineau en collaboration avec sa femme et son beau-frère. Depuis novembre 1850, la maison a servi à des fins de location jusqu'au XXe siècle. Le 21 novembre 1962, monsieur Eric McLean acheta l'immeuble et procéda alors à sa restauration intégrale. En 1968, le site a été désigné comme lieu historique national. Environnement Canada a acquis l'immeuble en 1982, suite à l'autorisation consentie à monsieur McLean, le 5 mars 1981, par le ministère des Affaires culturelles du Québec. Parcs Canada en a la garde. Consulter le rapport 90-25 du BEEFP.

Raisons de la désignation

La maison de Louis-Joseph Papineau a été désignée édifice "classé" en raison de sa valeur historique, architecturale et environnementale et à cause de son importance locale.

La maison Papineau est très reliée au thème de l'histoire politique canadienne et plus spécifiquement au système constitutionnel colonial anglais. La carrière politique de Louis-Joseph Papineau se situe au coeur des enjeux politiques et sociaux vécus au Bas-Canada durant la première moitié du XIXe siècle, période où il résidait dans sa maison à Montréal.

La maison Papineau se situe à l'intérieur des murs de l'ancienne Ville-Marie et représente bien l'architecture vernaculaire urbaine de cette époque. Les travaux de 1831-32 par Papineau l'ont transformée en une demeure de qualité tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. En termes d'esthétique, la maison est unique et remarquable par la singularité de sa façade néo-classique dont le parement de bois imite la pierre de taille, et par l'élégance de l'espace intérieur. La qualité d'exécution des travaux de 1831-32 et l'intervention de 1962-65 ont tiré profit d'une main-d'oeuvre fiable et de très bons matériaux.

La maison Papineau exerce une importante influence sur l'architecture patrimoniale du Vieux-Montréal. Le volume particulier de la maison, son parement imitant le bois et son intégration au gabarit de la rue contribuent à créer une suite de façades en harmonie au long de la rue Bonsecours, ce qui fait ressortir la chapelle historique de Notre-Dame-De-Bonsecours.

Éléments caractéristiques

La valeur patrimoniale de la maison Papineau réside dans sa forme et ses détails architecturaux tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, dans la bonne qualité d'exécution et les très bons matériaux de construction, ainsi que dans la relation de sa volumétrie en rapport à l'environnement immédiat.

La maison Papineau représente un amalgame réussi de diverses influences stylistiques. Elle est composée d'un volume principal en pierre et en brique. Vers l'arrière, un passage maçonné relie la maison à une annexe en pierre, au bout de laquelle se trouve le carré d'un garage. À un bâti, dont le volume et la façon se rattachent au vocabulaire architectural hérité du régime français, a été superposé, en façade un <> néo-classique en bois simulant, dans la tradition palladienne, une forte démarcation entre le rez-de-chaussée et le bel étage. Le revêtement de bois posé en façade protège le mur de maçonnerie et isole davantage la maison. Cependant, il requiert un entretien soigné, puisque ce type de revêtement peut cacher une source d'infiltration d'eau.

L'élévation arrière de la maison conserve son traitement initial en pierre de carrière avec des pierres de taille autour des baies. La toiture est en tôle à la canadienne et a été refaite en 1983, selon la reconstitution de 1962, et selon les recherches de l'époque. La localisation des lucarnes respecte bien cette information ainsi que toutes les ouvertures de la façade.

À l'intérieur, la maison se partage en quatre niveaux d'occupation: deux étages intégrés dans le carré en pierre et deux étages de comble. Bien que l'édifice soit subdivisé en trois appartements, ou a conservé l'esprit des circulations intérieures issues de l'époque de Papineau, l'agencement des pièces à la française et le décor menuisé et plâtré puisant au répertoire néo-classique. C'est Louis-Joseph Papineau lui même qui est à la base de cette conception esthétique, spécialement pour les proportions et le principe de l'enfilade des pièces de l'étage noble. Toutes les fenêtres ouvrant en façade sont boisées au niveau de l'embrasure, du palétrage, et de l'allège. Par contre, les baies des fenêtres de la salle à manger en restent dépourvues, suivant le désir de Papineau. Plusieurs fenêtres de la maison sont anciennes et ont conservé leur quincaillerie. .Certaines remonteraient à l'époque de construction; d'autres datent de 1831-1832. L'entretien soigné de ces fenêtres devrait se faire selon les règles de l'art afin de les garder fonctionnelles avec leur composantes d'origine.

Les espaces intérieurs les plus éloquents sont notamment : le vestibule, le balcon intérieur, l'enfilade de pièces avec les détails des boiseries, le salon avec son haut plafond et sa cheminée néo-gothique, la chambre principale et l'antichambre. L'entretien des intérieurs devrait respecter la qualité des interventions du passé, ainsi que l'habilité de la main-d'oeuvre et la qualité des matériaux. Le tout devrait respecter l'élégance, le soin du détail ainsi que la simplicité du traitement. Toute intervention future devrait être mesurée et prendre avantage de l'information existante afin de pouvoir différencier les parties originales des reconstitutions.

L'édifice conserve des traces de la technologie de chauffage mise au point par Papineau. La restauration des années soixante a respecté cette organisation et garde fonctionnelle la majeure partie des foyers de la maison.

Les travaux de restauration ont suivi les principes de base de la restauration. Toute intervention future devrait continuer dans le même esprit et respecter la reconstitution basée sur la documentation d'époque.

La cour arrière a été récupérée et reflète bien les désirs et intentions de Papineau.



Revisé
1998.10.01

Pour plus d'information, veuillez consulter le Code de pratique du BEEFP.