Édifice Wellington

Édifice fédéral du patrimoine reconnu

Ottawa, Ontario
Vue générale de l'Édifice Wellington montrant le rez-de-chaussée solide pourvu d’ouvertures cintrées, un grand bloc central de trois étages caractérisé par des colonnades et des pilastres corinthiens, et une corniche et un parapet imposants, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.
Vue générale
© Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.
Vue générale de l'Édifice Wellington montrant le rez-de-chaussée solide pourvu d’ouvertures cintrées, un grand bloc central de trois étages caractérisé par des colonnades et des pilastres corinthiens, et une corniche et un parapet imposants, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.Vue latérale de l'Édifice Wellington montrant l’échelle formelle et monumentale richement sculptée, y compris ses proportions symétriques et équilibrées et sa nette composition tripartite, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.Vue de la façade principale de l'Édifice Wellington mettant de l'emphase sur l’emploi de matériaux de finition de qualité à l’extérieur, y compris le revêtement lisse en pierre calcaire avec une base en granit et des panneaux d’allège, 2011. © Parks Canada | Parcs Canada, M. Therrien, 2011.
Adresse : 180, rue Wellington, Ottawa, Ontario

Loi habilitante : La Politique du Conseil du Trésor sur la gestion des biens immobiliers
Date de désignation : 1987-07-14
Dates :
  • 1925 à 1927 (Construction)
  • 1957 à 1957 (Significative)
  • 1959 à 1959 (Significative)

Événement, Personne, Organisation :
  • D. Everett Waid and J.A.Ewart (1927), Marani and Morris (1957-1959)  (Architecte)
Ministère gardien Travaux publics et Services gouvernementaux Canada
Référence du rapport BEEFP 85-31
Numero RBIF : 08831 00

Description du lieu patrimonial

L’édifice Wellington est un immeuble à bureaux de six étages sis bien en évidence du côté sud de la rue Wellington, en face de la Colline du Parlement. Le bâtiment original datant de 1927 comporte trois façades principales donnant sur les rues Wellington, Bank et Sparks, toutes réalisées dans le style monumental des Beaux-Arts à colonnade. Les deux étages supérieurs et l’aile latérale ont été ajoutés à la fin des années 1950 et suivent un vocabulaire classique plus austère.

Valeur patrimoniale

L’édifice Wellington est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en partie en raison de son importance historique, mais principalement à cause de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’il occupe au sein de son milieu.

Valeur historique
Construit à l’origine comme siège social canadien de la Metropolitan Life Insurance Company (Compagnie d’assurances-vie La Métropolitaine au Canada), soit la plus grande compagnie d’assurances-vie américaine au tournant du XXe siècle, l’édifice Wellington reflète le rôle important joué par cette compagnie dans le développement du secteur des assurances-vie au Canada. La construction de l’édifice coïncide aussi avec l’émergence d’Ottawa comme centre de commerce régional. Associé à l’origine aux autres institutions financières prestigieuses qui bordent les rues Sparks et Wellington, l’édifice a été repris par le gouvernement fédéral dans les années 1970 et est aujourd’hui associé à la Chambre des communes.

Valeur architecturale
Conçu par l’architecte américain réputé D. Everett Waid en collaboration avec J.A. Ewart, architecte d’Ottawa, le bâtiment de 1927 est un exemple sophistiqué du style des Beaux-Arts, style très prisé à l’époque pour la construction institutionnelle aux États-Unis. Le style des Beaux-Arts se retrouve ici à la fois dans la composition symétrique et monumentale des façades extérieures et dans la configuration axiale des espaces publics au rez-de-chaussée. Ces espaces publics, notamment la célèbre murale de l’entrée, témoignent de la très grande qualité de l’exécution et des matériaux. À l’époque de sa construction, le bâtiment reflétait une réflexion avant-gardiste quant à la planification efficace des espaces de bureaux, avec des espaces de travail prévus pour les commis et un souci à l’égard de la santé en milieu de travail. Les éléments ajoutés dans les années 1950, d’un style moderne classique plus austère et moins réussi, témoignent du succès et de la croissance de la compagnie.


Valeur environnementale
Situé bien en vue à l’angle des rues Bank et Wellington, l’édifice Wellington contribue beaucoup à la formalité, au prestige et à la monumentalité des bâtiments qui font face à la Colline du Parlement. Sa conception essentiellement classique fait contrepartie au caractère néo-gothique des édifices du Parlement. En face de la façade qui donne sur la rue Sparks, les établissements commerçants, de moindre échelle, demeurent un élément intégrant du dynamisme de la rue. En raison de son plan monumental, de son échelle et de son emplacement, le bâtiment constitue un repère familier dans la ville.

Sources :
Dana Johnston, édifice de la Metropolitan Life Insurance /édifice Wellington, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine rapport de recherche, 85-031; Édifice Wellington, Ottawa, Ontario. Énoncé de la valeur patrimoniale, 85-031.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’édifice Wellington, devraient être respectés.

la qualité de sa conception inspirée du mouvement des Beaux-Arts, c’est-à-dire : l’échelle formelle et monumentale des façades principale, latérale et arrière richement sculptées du bâtiment original datant de 1927, y compris leurs proportions symétriques et équilibrées et leur nette composition tripartite, soit un rez-de-chaussée solide pourvu d’ouvertures cintrées, un grand bloc central de trois étages caractérisé par des colonnades et des pilastres corinthiens, et une corniche et un parapet imposants; la configuration axiale des espaces publics du rez-de-chaussée, qui sont rehaussés par une ornementation riche.

La bonne conception fonctionnelle du bâtiment et la qualité résultante des matériaux et de l’exécution, c’est-à-dire : la disposition en enfilade du point de service central et des axes de circulation verticale; l’emploi de matériaux de finition de qualité à l’extérieur, y compris le revêtement lisse en pierre calcaire de l’Indiana avec une base en granit, des grilles en bronze et des panneaux d’allège; l’emploi de finitions nobles dans les principaux espaces publics intérieurs, y compris la remarquable mosaïque dans le vestibule, les murs et détails en marbre et les accessoires en bronze (appliques murales, portes, grilles); les finis compatibles des centres de service et des axes de circulation verticale, y compris les marches en ardoise, les rampes en bronze et les partitions en marbre dans les salles de bain; certains éléments datant des ajouts faits dans les années 1950, dont le marbre noir et les éléments décoratifs en acier inoxydable.

La façon dont le bâtiment contribue au prestigieux caractère institutionnel du secteur et aide à définir la transition entre le caractère parlementaire institutionnel de la rue Wellington et le cachet plus civique et commercial de la rue Sparks : la formalité et l’échelle monumentale du bâtiment, qui fait office de point d’ancrage de l’angle des rues Wellington et Bank; la présence de commerces le long de la rue Sparks, ce qui contribue au dynamisme de ce corridor tout en demeurant compatible avec la fonction principale du bâtiment comme immeuble à bureaux.

Énoncé de valeur patrimoniale

Avis de non-responsabilité - L'énoncé de valeur patrimoniale a été mis en place par le BEÉFP, afin de clarifier l'objet de la désignation d'un bâtiment fédéral du patrimoine et ce qui confère à l'édifice son importance patrimoniale. Il est donc un document de référence clé pour toute personne impliquée dans un projet d'intervention sur des édifices fédéraux du patrimoine et il est utilisé par le BEÉFP lors de ses examens d'intervention.

L'édifice Wellington (autrefois connu sous le nom d'édifice de La Métropolitaine) a été construit entre 1925 et 1927 d'après les plans du New-Yorkais D. Everett Waid, maître-d'oeuvre du projet, et de l'architecte collaborateur J.A. Ewart, d'Ottawa. L'édifice a été surhaussé de deux étages en 1957-1958, et une annexe à six niveaux construite sur le flanc est en 1958-1959; dans les deux cas, les plans ont été dessinés par la firme d'architectes torontoise Marani and Morris. Le ministère responsable de l'édifice est Travaux publics Canada. Voir le Rapport de bâtiment no 85-31 du BEEFP.

Raisons de la désignation

En janvier 1987, l'édifice a été désigné édifice "reconnu" en raison de son élégante architecture de style Beaux-Arts et de son importance par rapport au milieu environnant. C'est un ouvrage de grande valeur, parce qu'il compte pour beaucoup dans le caractère solennel de la rue Wellington, en face du Parlement, et que l'aspect de sa façade arrière s'accorde bien avec le caractère commercial modeste de la rue Sparks. La construction sur cet emplacement du siège social canadien d'une grande compagnie américaine coïncide avec l'époque où Ottawa a pris son essor comme centre de commerce régional. L'édifice était un modèle d'avant-gardisme, d'abord en matière d'aménagement de bureaux, par la manière dont étaient organisés les postes de travail dans cette véritable usine pour cols blancs, puis en matière d'hygiène professionnelle.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui confèrent à l'édifice Wellington sa valeur patrimoniale sont les trois façades visibles, avec tout ce qu'elles comportent, les pièces d'entrée en enfilade et le grand hall.

L'édifice est une composition typique du style Beaux-Arts. Le sous-sol, en granit, est entièrement visible et possède des ouvertures en plein cintre; sur la façade principale, il supporte une gigantesque colonnade corinthienne, qui se transforme en simples pilastres sur les autres façades. Deux immenses travées latérales en calcaire lisse, qui sont percées de fenêtres, encadrent les ouvertures en plein cintre et les colonnes. Trois portes en plein cintre placées au beau milieu de la façade de la rue Wellington donnent accès à l'édifice. Au début, cette entrée était surmontée d'une très grande marquise qui offrait un abri aux piétons de la rue Wellington. Le corps de bâtiment
primitif est un ouvrage d'architecture complet en soi. Cette autonomie, qui trouve son expression notamment dans la proportion entre le mur et les ouvertures de fenêtre, est essentielle au caractère patrimonial de l'édifice. Même si les vitrages actuels ne sont plus qu'un pâle reflet ce qu'ils étaient autrefois, la division des fenêtres demeure un élément important dans l'effet visuel produit.

Les étages en mansarde et l'aile est, qui remontent aux années 1950 et qui ont été conçus dans un style classique très tardif, s'harmonisent bien avec la partie primitive et méritent qu'on les respecte pour ce qu'ils sont.

La configuration axiale des lieux à la manière Beaux-Arts apparaît nettement dans la disposition en enfilade des pièces d'entrée : vestibule, galerie et grand hall central. Les volumes de l'axe de circulation primitif sont, dans l'ensemble, restés les mêmes, bien que des voies de communication perpendiculaires aient été ouvertes pour donner accès à la nouvelle partie. Si cette organisation à la manière Beaux-Arts n'était plus aussi facilement reconnaissable, l'édifice perdrait une partie de son caractère patrimonial; il faudra donc veiller à ce que cette particularité demeure. Les pièces d'entrée sont parées de très beaux décors qui s'accordent avec le prestige et la solidité de La Métropolitaine, compagnie autrefois propriétaire de l'édifice. Les revêtements primitifs dans la galerie et le grand hall ont subi des transformations et ont maintenant un caractère plus sobre. Ces lieux contiennent des mosaïques allégoriques qui servaient à projeter l'image de la compagnie. Les mosaïques et autres décorations demeurent le trait dominant de ces espaces intérieurs et devront être conservées.

En dehors de cet axe de circulation principal, tant au rez-de-chaussée qu'aux autres niveaux, il y avait, disposés un peu partout, de vastes espaces sans grande ornementation remplis de bureaux alignés au cordeau, type primitif, en quelque sorte, des aménagements fonctionnels paysagers modernes. Il y aurait moyen d'aménager ces espaces assez librement, à condition que les aires de communication soient respectées.